Ndoye Douts fait découvrir une autre Médina
Un film qui retrace le quotidien des habitants de la Médina. C’est ce que propose l’artiste Mouhamadou Ndoye ‘’Douts’’ dans son film ‘’Train-train Médina’’ projeté en fin de semaine dernière au Raw Material Company.
Il n’est plus dans l’univers de la peinture. Mouhamadou Ndoye dit ‘’Ndoye Douts’’ est plongé dans un monde qui réunit toutes les formes d’art : le cinéma. Le plasticien tâte la réalisation à travers un film d’animation, ‘’Train-train Médina’’. Ce dernier a été présenté vendredi dernier au Raw Matérial Company. Une présentation organisée dans le cadre du projet dénommé ‘’Citéologies’’ et qui est une réflexion sur l’espace urbain africain contemporain à travers le prisme des politiques architecturales et urbanistiques sous l’angle de l’art.
Dans ce film de 7 mn fait à Bruxelles en 2000, dans les ateliers graphiques, Ndoye Douts retrace la vie au quotidien des Médinois durant les sept jours de la semaine. En quelques minutes seulement, et avec magie, l’artiste montre la ‘’ville artistique’’ d’une manière insoupçonnée et la précarité de la localité. A travers les images, on retrouve du linge pendant sur les fils, les antennes de télévision griffent le ciel. Les habitations s’enchevêtrent. Amas de débris et de misères, cartons, tôles ondulées, parpaings mal équarris, cases en torchis. Rien ne manque pour illustrer cette zone qui l’a vu grandir. Avec des couleurs chaleureuses et flash, il évoque, avec poésie, le chaos de la ville tout en montrant que, malgré la pauvreté de ses quartiers populaires, la joie de vivre y est présente. Il passe du chaos pour arriver à quelque chose de poétique.
Très original, le film commence avec de gros plans sur un tas de sable et se termine ainsi. ‘’Le prétexte était de montrer les réalités dans les quartiers populaires. Grâce à ce film, j’ai aussi réussi à pointer du doigt les gens qui prennent du sable à côté de la mer pour construire des maisons et ne pensent pas à l’avancée de la mer. Ils ne se soucient guère de l’environnement et les lois les plus élémentaires ne sont plus respectées. Cela, je l’ai montré d’une façon poétique’’, explique le plasticien Mouhamadou Ndoye.
Par ailleurs, il a fallu 2 mois à l’artiste pour réaliser ce film d’animation. Un travail qui est loin d’être facile, selon lui. ‘’Pour avoir une seconde, il faut bouger 24 images par seconde pour que cela puisse tourner. Donc, il te faut beaucoup faire et ce n’est pas facile du tout’’, a-t-il informé.
HABIBATOU WAGNE