Libasse D. et son complice condamnés à deux ans, dont un an ferme
Cheikh Ibrahima Sandé lutte pour sa vie à l’hôpital militaire de Ouakam. Ce dernier, pour avoir corrigé un enfant qui ne cessait de l’injurier, a été victime d’une expédition punitive. Ses bourreaux, jugés hier devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, ont écopé d’une peinse d’emprisonnement de deux ans, dont un an ferme.
En voulant se faire justice eux-mêmes, les frères Niang et Diagne ont failli tuer Cheikh Ibrahima Sandé. Domiciliés aux Parcelles Assainies, ils ont comparu devant le tribunal pour répondre de coups et blessures volontaires ayant entraîné une incapacité temporaire de travail de 21 jours. Cheikh Ibrahima Sandé, qui n’a pas pu comparaître en raison de son état critique, a expliqué aux enquêteurs que le nommé Ibnou avait pris la casquette d'un enfant venu acheter des bonbons dans sa boutique. Alerté par le gamin, il a récupéré la casquette et l’a remise à l’enfant. Depuis, Ibnou Diagne, qui sera jugé devant le tribunal pour enfants, ne cesse de proférer des injures à l'encontre du commerçant. C'est alors que ce dernier a décidé de mettre un terme à cette attitude en le corrigeant le 11 septembre, acte qui lui a valu cette expédition punitive orchestrée par les frères et voisins du petit.
Le 13 septembre, alors qu’il revenait de la mosquée, Cheikh Ibrahima Sandé a été pris à partie par Libasse Diagne, Pape Habibou Niang et Cherif Ousseynou Niang. Le gang s’est acharné sur lui jusqu’à ce qu’il s’écroule. N’ayant plus de force, il a reçu un violent coup de pierre à la tête, perdant connaissance et laissant croire qu’il était mort. Il a ensuite été abandonné sur place.
Devant la barre, Libasse et Pape Habibou ont contesté les faits. Présenté comme un chef de gang aux Parcelles Assainies, Libasse, 22 ans, a reconnu avoir échangé des coups avec la partie civile lorsqu'il l'a trouvé en train de se battre avec son jeune frère. Pape Habibou, pour sa part, a nié toute implication dans la bagarre. Me Baba Diop a souligné que l'état de la partie civile s'aggrave de plus en plus, ce qui a conduit à son hospitalisation au service de neurologie de l'hôpital militaire d'Ouakam, où un nouveau certificat médical de 30 jours lui a été délivré.
En guise de dommages et intérêts, Me Diop a demandé cinq millions de francs. Le maître des poursuites a retenu la préméditation : « L'intention était en réalité d'attenter à la vie de la victime », a relevé le parquetier, qui a requis deux ans ferme contre les prévenus. Le conseil de ces derniers a sollicité une application bienveillante de la loi pénale.
Rendant sa décision, le juge a condamné les prévenus à deux ans de prison, dont un an ferme, et à payer solidairement un dédommagement d'un million cinq cent mille francs.