Un guide sur l'éducation des médias lancé
Article 19 Afrique de l’Ouest et ses partenaires, l’Institut de presse et des sciences de l'information de Tunis (Ipsi) et le Centre d'études des sciences et techniques de l'information du Sénégal (Cesti) ont organisé, hier, un atelier de lancement de leur guide sur "L’éducation aux médias et à l'information pour la promotion de la liberté d’expression et la lutte contre le désordre de l’information".
L'éducation aux médias et à l'information (Emi) confère aux individus les connaissances et les compétences nécessaires pour comprendre comment l'information est produite et diffusée. Elle les informe également sur les lois applicables pour soutenir et promouvoir des médias libres et indépendants.
Elle permet, par conséquent, aux individus de maîtriser les médias et d'évaluer de manière critique les actualités, les informations et toutes les formes de contenu médiatique et de mieux participer, en l’occurrence, aux débats publics. Ces dernières années, bon nombre de pays ont connu l’émergence de phénomènes tels que les fausses nouvelles, la désinformation, la mésinformation et la malinformation. Ces phénomènes constituent une préoccupation majeure pour la liberté d'expression et d'information, en ce qu’ils menacent la qualité de l’information, la diversité des opinions et la confiance du public dans les médias. Et, de manière vitale, l’éducation aux médias et à l'information (Emi) permet également aux individus de démystifier les contenus préjudiciables tels que les phénomènes de désinformation et les discours de haine.
Elle constitue une réponse à la désinformation, aux discours de haine, à la modération injuste des contenus et au manque de transparence, d’où l’importance de renforcer sa promotion, notamment auprès des médias et des journalistes, à travers le renforcement des échanges et les collaborations entre les organismes pour enrichir leur expertise et leurs capacités à lutter contre ces phénomènes, en particulier la désinformation, à travers la promotion de l’Emi dans les institutions du secteur médiatique. C’est dans ce cadre qu’Article 19 Afrique de l’Ouest et ses partenaires, l’Institut de presse et des sciences de l'information de Tunis (Ipsi) et le Centre d'études des sciences et techniques de l'information du Sénégal (Cesti) ont organisé, hier, un atelier de lancement de leur guide sur "L’éducation aux médias et à l'information pour la promotion de la liberté d’expression et la lutte contre le désordre de l’information".
L’organisation, à travers son projet intitulé "Renforcer la coopération tuniso-sénégalaise institutionnelle pour promouvoir la lutte contre la désinformation, à travers l’éducation aux médias (Emi) et la vérification des faits" financé par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), tend à renforcer la collaboration et l’échange institutionnel entre le Cesti et l'Ipsi pour développer des initiatives conjointes visant à promouvoir la liberté d'expression et d'information à l'échelle nationale et régionale.
Au cours de cet atelier d'échanges, le directeur régional adjoint d’Article 19 Sénégal/Afrique de l'Ouest, Alfred Nkuru Bulakali, a souligné que ce guide est une ressource utile pour des étudiants, des enseignants, des chercheurs, mais également pour des professionnels des médias et des défenseurs de la liberté des médias et de l'accès à l'information du public.
Selon lui, aujourd'hui, la circulation de l'information est rapide, sa création elle aussi est vraiment dans une époque sans précédent. En ce qui concerne la diffusion de l'information, dit-il, cela ne serait pas un obstacle si c'était, chaque fois une information fiable et correcte qui était diffusée à travers les différents canaux qu'offrent l'Internet et les autres médias. Malheureusement, déplore le directeur général adjoint d’Article 19 Sénégal/Afrique de l'Ouest, "on constate qu'il y a beaucoup de fausses nouvelles, de la manipulation de l'information. Quelle que soit la terminologie, nous rangeons cela sur la thématique globale du désordre de l'information et effectivement, dans ces contextes-là, il est important que le journaliste lui-même, le professionnel du media puisse être suffisamment formé sur la question de media, de l'information. C'est aussi important, poursuit-il, pour les citoyens pour développer leur esprit critique lorsqu'ils accèdent à des sources d'information, à l'information elle-même, avoir les capacités de la juger, de la comprendre avant de décider si oui ou non ils doivent la diffuser et si, en tant que citoyens, ils doivent la considérer".
Le DG adjoint d’Article 19 de rappeler que l'information affecte nos droits dans l'espace public, nos droits vitaux sur des questions de notre santé, de l'environnement dans lequel nous vivons, sur des questions de notre éducation. Du coup, il faut une réponse à la mesure de la menace que représente aujourd'hui la circulation de fausses nouvelles ou le désordre de l'information tout court.
Donc, dit-il, ce guide s'inscrit dans cet objectif pour parler de manière simple, de fournir aux usagers, aux professionnels du secteur un outil de référence pour pouvoir se former, mais également pour pouvoir former des étudiants, de futurs journalistes et aussi former les citoyens à l'utilisation de médias et de l'information. "Nous sommes à une époque où se développe le journalisme citoyen où c'est très facile de créer sa propre chaîne sur une plate-forme en ligne, de diffuser autant d'informations. Voilà pourquoi j'ai dit que ça concerne aussi la formation des citoyens eux-mêmes qui ne sont plus, comme à l'époque, simples récepteurs, destinataires de l'information, qui sont aujourd'hui au cœur de la circulation de l'information’’.
FATIMA ZAHRA DIALLO (STAGIAIRE)