Le Frapp regroupe 49 collectifs

Pour plus d'efficacité dans leurs luttes revendicatives, le Frapp a réuni les collectifs des licenciés et victimes d'accaparement de terres. En somme, à peu près 50 organisations parlent d'une même et unique voix.
Non, Guy Marius Sagna et le Frapp n'ont pas apporté une réplique au mouvement Y en a marre. Il n'était pas question, non plus, de s'attarder sur la polémique autour de la loi Amadou Ba. En un mot, l'organisation panafricaine à dribbler son monde, ce jeudi. Numero Uno, Senelec, Caisse de sécurité sociale, autoroute Ila Touba, etc. Pour Guy Marius Sagna et compagnie, les seuls qui méritent d'être défendus, ce jour, étaient ces licenciés de ces boîtes ou encore ceux qui ont vu leurs terres accaparées, une nouvelle force de frappe d'une quarantaine de collectifs.
Mais pour mieux faire face à leurs “tortionnaires”, un mouvement d'ensemble s'impose désormais. “Pendant sept ans pour certains, 12 ans pour d'autres, plus de 25 ans pour certains, nous avons résisté. Chacun dans son coin, avec ses frères et sœurs de combat, accompagné par le Frapp, mais seul face aux oppresseurs. Ces patrons voyous, rois des licenciements abusifs, maîtres de l'évasion sociale, spécialistes du déni des droits, exploitent, brisent des vies et abandonnent les travailleurs sans défense”, dépeint un tableau peu reluisant ce membre et porte-parole du jour chez Frapp, Al Hassan Anne.
Étant conscient qu’en ordre dispersé cela rend la tâche facile à leurs bourreaux, ce dernier s'arrête sur la nécessité d'unir les forces en place. “Aujourd'hui, nous ne serons plus jamais seuls. Nous avons compris que l'isolement nous affaiblit. Un combat sans alliances est un combat condamné à l'épuisement. Fini les luttes éparpillées ! Fini les résistances solitaires. Nous faisons front commun. Ce que nous ne gagnerons pas ensemble, nous le perdrons séparément”.
Il en a rajouté une couche : “Nous lançons aujourd'hui le Front multi-lutte, une fédération des opprimés, des travailleurs, des dépossédés de leurs terres, des oubliés des zones marginalisées, des Sénégalais laissés pour compte, de toutes celles et tous ceux que ce système écrase.”
Prenant la parole, le député Guy Marius Sagna a plus fait focus sur les stratégies à adopter pour que ces “abusés” soient rétablis dans leurs droits les plus élémentaires. “Pour chaque collectif, nous irons voir le ministère concerné pour lui exposer le problème. Ainsi, les ministres du Travail, de l’Environnement, des Transports, de la Santé, etc., que chaque département se prépare à nous recevoir’’.
Le parlementaire croit que le pouvoir actuel sera plus prompt à apporter des solutions aux maux de ses compatriotes. “Le précédent gouvernement ne nous écoutait même pas. Je dirais même qu'il était complice des exactions commises sur le dos d'honnêtes citoyens sénégalais. Mais depuis le 24 mars dernier, avec la troisième alternance, nous pouvons dire que l'espoir est de nouveau permis. Ces victimes pourront enfin avoir gain de cause”.
Enfin, GMS a tendu la main aux autres organisations cherchant à faire payer leurs bourreaux à s'approcher de cette nouvelle structure. Car, estime-t-il, c'est dans l'union qu'on accède aux plus grandes victoires. “Nous appelons les autres collectifs ou tout Sénégalais se sentant lésé dans ses droits à nous rejoindre. Car c'est ainsi que nous serons plus efficaces. De mon côté, je continuerai à rédiger des questions écrites à l'endroit des ministres”.
MAMADOU DIOP