‘’La médecine génomique peut aider dans la prévention…’’
La génomique est la médecine du futur. Le Sénégal pourrait ne pas être à la traine. Hier, est lancée à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar l’étude ‘’Sen-génome’’. A cette occasion, l’investigateur principal du projet, Rokhaya Ndiaye Diallo, a expliqué les grandes lignes du projet.
Ainsi, a-t-elle expliqué, ‘’le concept Sen-génome est un projet de recherche dont l’objectif est d’étudier les populations sénégalaises, d’étudier leur ADN pour savoir ce qui le caractérise afin de mettre en place la médecine génétique ou la médecine de précision ou encore médecine personnalisée. Cela veut dire que chaque individu sera trait ou diagnostiqué ou qu’on lui prédise une maladie en fonction de son patrimoine génétique’’.
Pour mener cette étude, le Pr. Diallo et son équipe vont recruter 1 000 participants qui vont venir des différentes régions du Sénégal. Ils doivent être bien portants et âgés d’au moins 20 ans. Ils doivent également être consentants. ‘’Nous avons ciblé 114 villages et les 28 sous-groupes ethnolinguistiques qui sont au Sénégal. Lorsqu’ils sont recrutés, nous allons les caractériser génétiquement en étudiant leur molécule d’ADN pour savoir ce qui existe de différent chez eux, mais surtout ce qu’ils partagent. Cela permettra de mettre en place une médecine génétique d’une part, de mieux connaître les relations de parenté qui existent entre les populations sénégalaises pour asseoir une meilleure cohésion sociale, d’autre part’’, selon le professeur Rokhaya Ndiaye Diallo. Le candidat devra également être originaire du village où il sera recruté, ainsi que ses parents et ses deux grands-parents.
Cette étude est importante à plusieurs titres, comme l’a d’ailleurs rappelé le Pr. Diallo : ‘’La médecine génomique est la médecine du futur. Actuellement, lorsqu’un traitement est établi pour un patient pour une maladie donnée, ce traitement lui est donné sans qu’on ne sache quelle sera la réponse. Avec la médecine génomique, l’on sait quel traitement il faut et comment l’adapter au patient de manière efficace. La médecine évolue. Il y a eu de nouvelles découvertes qui font avancer les choses.’’
Aussi, cette médecine ‘’peut aider à la prévention, dans la mesure où lorsqu’on caractérise génétiquement un individu ou l’on étudie 1 000 Sénégalais et qu’on voit que 50 sont atteints d’hypertension artérielle et qu’on voit qu’ils ont tous le même variant génétique, on saura que ce variant prédispose à l’hypertension artérielle. Il sera ainsi possible quand on fera le diagnostic’’.
Cette étude va durer 18 mois. En effet, il est prévu d’avoir les premiers résultats en décembre 2024. Il est financé par l’Académie nationale des sciences du Sénégal et 54 Gen.