Hott décroche 79,329 milliards de F CFA auprès de la Bad
Dans le cadre du Programme de production alimentaire d’urgence, le ministre Amadou Hott a signé, hier, un financement de 79,329 milliards de F CFA auprès de Banque africaine de développement (Bad).
Le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération a signé, hier, une convention de financement portant sur le Programme de production alimentaire d’urgence, pour un montant de 120,947 millions d’euros, soit 79,329 milliards de F CFA, sous forme de prêt concessionnel. Amadou Hott renseigne que ledit programme vise à atténuer les chocs exogènes sur le plan financier, économique et social, et à juguler la tendance haussière des productions céréalières observée ces dernières années, notamment en concentrant les efforts sur la mise à disposition des principaux intrants aux producteurs (semences et engrais en particulier).
Le but du programme, poursuit-il, est de renforcer la souveraineté alimentaire du pays par la réduction de la dépendance à l’importation des céréales de base et des produits horticoles à vocation vivrière. Son objectif spécifique est de contribuer à la diminution, dans le court et moyen terme, de la dépendance du pays aux importations alimentaires à travers l’augmentation de la production et de la productivité des céréales de base (riz, maïs, mil) et des produits horticoles.
Ce programme, qui sera mis en œuvre sous forme d’appui budgétaire, se décline en différentes composantes que sont les améliorations à l’accès aux semences certifiées et l’appui conseil, aux engrais, aux exploitations agricoles et la gouvernance et la mise en œuvre des politiques publiques dans le secteur agricole.
‘’En effet, depuis janvier 2018, le Sénégal a un statut de pays mixte ; il est passé de pays accédant uniquement aux ressources très concessionnelles du guichet du Fonds africain de développement (Fad) et, au cas par cas, aux ressources du guichet concessionnel Bad’’, annonce le ministre. Qui rappelle que le document de stratégie pays (2021-2025), approuvé le 28 mai 2021 et basé aussi bien sur la stratégie décennale de la Bad (2013-2022) que sur les cinq grandes priorités opérationnelles appelées ‘’Top 5’’ de l’institution, reste arrimé au Pap 2A.
Amélioration des productions et de la productivité en 2022 et en 2023
A la suite du ministre, le représentant du groupe de la Banque africaine de développement (Bad) a indiqué que ce programme entre dans le cadre de la Facilité africaine de production alimentaire d’urgence (AEFPF). Mouhamed Cherif de dire que ce programme, appui budgétaire sectoriel, est le premier projet approuvé le 8 juillet 2022, qui s’inscrit dans la réponse de la banque pour appuyer les pays membres régionaux face à la nouvelle crise engendrée par la guerre en Ukraine. Il a pour but, selon lui, de contribuer au renforcement de la souveraineté alimentaire du Sénégal par la réduction de la dépendance à l’importation des céréales de base et de produits horticoles à vocation vivrière.
Son objectif spécifique est la diminution, dans le court et moyen terme, de la dépendance du pays aux importations alimentaires, à travers l’augmentation de la production et de la productivité des céréales de base (riz, maïs, mil) et des produits horticoles (pomme de terre). Le programme soutiendra les principales mesures pour l’amélioration des productions et de la productivité en 2022 et en 2023, l’acquisition de 118 000 tonnes d’engrais supplémentaires en 2022 et en 2023, l’acquisition de 7 000 tonnes des semences de qualité de céréales au profit des producteurs (trices), 3 000 tonnes de semences de niébé et 15 000 tonnes de semences de pomme de terre et la signature d’une convention de partenariat pour la fourniture de semences de pré base.
‘’Le montant total du programme sera décaissé en 2 tranches’’
Les principaux résultats et effets attendus du programme, selon lui, portent sur la production de 600 000 tonnes de céréales (riz, maïs, mil), 120 000 tonnes de niébé et 150 000 tonnes de pomme de terre, la production de 32,5 tonnes de blé en 2024 qui, à terme, permettront d’obtenir près de 9 000 tonnes de semences certifiées en 2026. ‘’L’intervention permettra à environ 850 000 ménages dont 20 % dirigés par des femmes d’avoir un accès sécurisé à des semences et intrants en qualité suffisante. Les différentes réalisations auront un effet positif sur les revenus des ménages, ainsi que sur la situation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle du pays. Le montant total du programme de 120,947 millions euros, soit environ 79,33 milliards de F CFA, sera décaissé en deux tranches’’, poursuit Mouhamed Cherif.
Le représentant de la Bad souligne aussi que le programme appuiera les efforts des autorités en matière de réformes et d’amélioration des flux des dépenses publiques du secteur agricole et d’actualisation des stratégies politiques agricoles pour une meilleure prise en compte du contexte des crises successives et les nouvelles orientations de développement du pays telles que définis dans le PSE et son PAP2A. ‘’Il accompagnera aussi le ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural, en partenariat avec le groupe de partenaires, dans l’ambitieux projet de digitalisation de la distribution des engrais, des semences et de la diffusion des bonnes pratiques durables et résilientes et de l’information agro-météologiques’’, dit-il.
CHEIKH THIAM