Publié le 24 Mar 2014 - 17:12
PRODUCTION ENERGETIQUE

L’hydroélectricité comme panacée

 

Le Sénégal pourrait recourir à l’hydroélectricité pour résoudre son gap énergétique. Avec les importantes ressources en eau dont nous disposons, l’hydroélectricité peut permettre aux populations d’avoir accès à une énergie de qualité et à moindre coût. 

 

‘’L’eau source de vie’’, a-t-on l’habitude de dire. Mais l’eau est aussi source d’énergie. L’eau est même la première source d’énergie renouvelable découverte à travers le monde, renseigne l’ancien directeur de la société nationale d’électricité (Senelec), El Hadj Ibrahima Ndao. A l’instar des autres nations, le Sénégal a célébré la journée mondiale de l’eau, ce samedi. La cérémonie a eu lieu au Grand Théâtre, avec comme thème : ‘’l’eau, source d’énergie’’.

D’après M. Ndao, l’eau capturée à partir des fleuves, des rivières est une source d’énergie renouvelable contrairement aux autres sources d’énergie d’origine fossile. L’hydroélectricité constitue la troisième source de production mondiale avec 16% de l’énergie produite, derrière le charbon, 41% et le gaz, 21%.

L’Afrique, a soutenu l’ancien DG de la Senelec, dispose de 300 Mw d’hydroélectricité, mais seul 4% sont exploités. Au Sénégal, la production d’énergie repose sur les énergies thermiques constituées en grande partie par le diésel qui représente 67% de l’énergie. L’hydroélectricité ne représente que 9%  de l’énergie produite. Par ailleurs, selon Abdoul Ahat Diop de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal, le Sénégal dispose d’un potentiel hydrique inépuisable.

Mais, regrette-t-il, ce potentiel qui peut permettre à notre pays d’avoir une énergie de qualité, est mal exploité. Au niveau sous-régional, les deux organisations, OMVS et l’organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie, offrent à elles deux un potentiel de 1 500 Mw. Malgré tout, seuls 17% du potentiel sont exploités. Pourtant, ces deux secteurs, Eau et Energie, sont interdépendants.

Et selon le ministre de l’hydraulique et de l’assainissement, Pape Diouf, le Sénégal est en train de développer des options techniques pour la valorisation énergétiques des eaux usées en vue de consolider l’efficacité énergétique qui est un facteur déterminant pour le service public.

Il en veut pour preuve la construction de la station d’épuration des eaux usées de Cambérène qui, à travers le groupe biogaz, assure une couverture d’environ 20% de ces besoins en énergie. L’Etat du Sénégal est aussi engagé dans une dynamique d’économie d’énergie avec la Sénégalaise des Eaux (SDE). Des économies réalisées s’élèvent, selon le ministre, à 160,57 millions F Cfa par an.

Au niveau de la coopération sous-régionale, d’importants ouvrages, sont en cours de construction pour assurer la production en énergie renouvelable. Dans le système OMVS, il est attendu près de 900 Mw qui viendront en appoint à notre système de production d’énergie. Il s’agit, selon le ministre de l’hydraulique, du barrage de Gouina avec une capacité de 150 Mw, Koukoutamba 250 Mw, Bouréya, 250Mw. Cette énergie, une fois disponible, sera drainée par le réseau OMVS vers les pays membres, dont le Sénégal.  

Si on arrive à exploiter ce potentiel, ça permettra à nos pays de ne plus dépendre du combustible, souligne, Abdoul Ahat Diop. Concernant l’OMVG, il y a Kaléssa, en construction en Guinée et Sambangalou dont les travaux vont bientôt  commencer. Malgré les efforts consentis, au plan national comme sous-régional, des actions restent encore à faire, ajoute, Pape Diouf. En dehors de l’hydroélectricité, notre pays doit  valoriser d’autre sources d’énergies renouvelables notamment le solaire et l’éolienne. 

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 

 

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