‘’Celebrate’’ un rossignol
Dernière recrue de Prince Art, Souado Diaw pourrait permettre à ce label de diversifier ses productions. En effet, avec elle Prince Art pourrait présenter aux mélomanes autre chose que du mbalax. EnQuête vous présente la jeune chanteuse qui rêvait avant d’être interprète.
Elle chante et elle danse. A l’écran, elle ressemble plus à une Sud-Africaine ou une nigériane qu’à une Sénégalaise non pas seulement à cause de son accoutrement mais aussi et surtout du fait de ses chorégraphies et des notes de sa musique. Par moments dans ‘’celebrate’’, son titre le plus connu, ses airs nous rappellent vaguement Chindima même si leurs timbres vocaux sont loin de se ressembler. Pourtant, la jeune chanteuse est bien une Sénégalaise et s’appelle Souado Diaw.
Elle est l’une des protégées de Ngoné Ndour et d’Ibou Ndour qui gèrent le label Prince Art. C’est grâce à ce label d’ailleurs que le grand public l’a découverte. Cependant, ce ne sont pas avec eux qu’elle a débuté sa jeune carrière. En effet, chantonnant par ci et par là, faisant des prises dans des studios sans jamais se prendre véritablement au sérieux, Souado séduisait son entourage qui l’encourageait. Cependant, prenant les félicitations de sa famille et de ses amis comme des fleurs, elle ne croyait réellement pouvoir le faire. D’ailleurs, c’est sur insistance d’une de ses copines qu’elle a intégré le label ‘’mille mélodies’’ de Baba Hamdy Diawara.
Elle travaillera en même temps avec un producteur guinéen. Ce sont les chansons enregistrées avec ce dernier que la team de Prince Art a écouté et aimé. ‘’Ils ont écouté les chansons que j’avais enregistrées avec Fakhry. Ils les ont aimées et m’ont demandé de venir travailler avec eux et j’ai accepté. Et je n’ai pas regretté de leur avoir dit oui’’, déclare-t-elle. Une recrue aux couleurs musicales différentes de ce que propose généralement Prince Art mais qui ne se refuse pas au mbalax.
‘’La musique est un moyen de communication et je n’hésiterai pas à chanter sur n’importe quelle tonalité qui me permettrait de mieux faire passer mes messages’’, avertit-elle. Donc, si jusque-là elle ne s’est pas encore illustrée dans ce que les musiciens appellent ‘’notre musique nationale’’, elle ne l’exclut pas. Pourtant, sa référence principale dans la musique reste Michael Jackson même si elle a une oreille attentive pour Souleymane Faye, Wasis Diop, Cheikh Lô et des musiciennes maghrébines comme l’Egyptienne Carmen Suleiman.
Fille d’un ancien footballeur devenu journaliste sportif de renommé international et d’une ancienne lionne du basket, Souado Diaw rêvait depuis son jeune âge d’être interprète. C’est pour cela, qu’après le bac au lycée Lamine Guèye de Dakar, elle a opté pour des études en langues. D’où sa facilité à écrire ses textes en anglais. Oui, pour l’instant c’est Souado qui écrit elle-même ses chansons. Elle est aidée de Mao Sidibé et d’Ibou Ndour dans la composition.
Fille de Laye Diaw
En outre, même si papa et maman sont des sportifs, ils étaient tout de même d’accord pour que leur fille unique fasse de la musique. Ils ne pouvaient pas dire non même si elle avait des atouts pour la balle orange. Car, avec un oncle instrumentiste bien connu, Djiby Diaw, un grand frère qui joue à la batterie et un petit frère qui titille les cordes de la guitare, le couple Diaw ne pouvait que dire oui. Encore que selon Souado ‘’papa ne dit jamais non quand on veut faire quelque chose. Il se contente de te donner des conseils et d’attirer ton attention sur les inconvénients. Mais c’est à toi de prendre la dernière décision’’. C’est pour cela qu’elle dit ne vouloir échanger contre rien son père. Même si être la fille de Laye Diaw pourrait être lourd à porter dans le milieu du show-business. Mais ce qui devait être un problème est un atout pour la jeune fille. ‘’Mon père m’a beaucoup aidé’’, confie-t-elle d’ailleurs.
Aujourd’hui, le principal challenge de Souado Diaw est de terminer son premier album. ‘’On travaille là-dessus. Je ne sais pas encore c’est pour quand exactement la sortie mais on y travaille. Cet album est une histoire et chaque chanson est un chapitre de l’histoire qui y est contée. Cette dernière est celle de ceux qui n’ont point de voix et qui ont pourtant des choses à dire’’, informe-t-elle.
BIGUE BOB