Les 17 décisions et mesures pour Tambacounda
Le président de la République a présidé, hier, le Conseil des ministres à la gouvernance de Tambacounda. À l’issue de la rencontre hebdomadaire, 17 décisions et mesures d’un coût de 500 milliards F CFA ont été prises, dans le cadre du Programme d’investissements prioritaires (PIP) régional triennal (2023-2025) pour cette partie du pays.
Dans la foulée du Conseil présidentiel territorialisé tenu la veille à Tambacounda, le président de la République a présidé, hier, le traditionnel Conseil des ministres à la gouvernance de ladite région. Selon le communiqué du Conseil des ministres, le chef de l’État a rappelé à son gouvernement la nécessité d’asseoir sur l’étendue du territoire national les bases d’un développement durable à partir des potentialités et de l’expression des besoins territoriaux au niveau des communes, départements et régions, en termes d’investissements publics et privés.
Macky Sall, selon le document, a relevé́ que le Conseil présidentiel de développement territorialisé a permis, sur la base du rapport de la conférence territoriale présentée par le gouverneur, d’avoir une évaluation exhaustive des investissements de l’État dans la région de Tambacounda, sur la période 2013-2022. Ainsi, à partir des avancées significatives constatées et des besoins sectoriels révélés par les acteurs territoriaux, poursuit la même source, le gouvernement a élaboré un Programme d’investissements prioritaires (PIP) régional (triennal 2023-2025) articulé autour de 17 orientations et décisions que le chef de l’État a retenues.
Il s’agit du renforcement de la sécurité et du désenclavement de la région, de l’accélération de la relance du chemin de fer avec l’édification d’un port sec et/ou d’une gare des gros-porteurs à Tambacounda, de la réalisation de l’université du Sénégal oriental, de la construction des hôpitaux de Tambacounda et de Bakel, de la reconstruction et modernisation de l’aéroport de Tambacounda, des aéroports de Simenti et de Bakel, du développement de l’artisanat, de la culture et du patrimoine, du tourisme et des infrastructures sportives (avec la construction de stades et de plateaux sportifs multifonctionnels modernes à Bakel, Goudiry et Koumpentoum).
Le chef de l’État a aussi fait cas du renforcement des aménagements urbains, de l’accès à l’eau (avec les projets transfert d’eau et la construction de forages multi-villages), à l’assainissement et à l’électricité des populations avec les programmes d’équité sociale et territoriale ; de l’amplification et l’extension des aménagements agricoles de la Sodefitex et de la SAED ; du développement de l’élevage et des activités agropastorales ; de la préfiguration de la création de l’agropole Est et d’un Dac dans le département de Koumpentoum.
Il sera aussi question de l’intensification de l’industrialisation de la région, de la préservation des ressources forestières et des écosystèmes (notamment ceux du parc Niokolo-Koba, structure écologique et touristique dont le mode de gouvernance devra évoluer vers un PPP, de la valorisation optimale des ressources minières (émergence d’un hub minier) et des potentialités des zones frontalières (avec une attention particulière à la dépollution et à la préservation de la Falémé, ainsi qu’au développement territorial de l’arrondissement de Kéniaba).
Également les mises en place fonctionnelles d’un centre de formation professionnelle dans les départements de Bakel, Koumpentoum et Tambacounda et d’une maison de la jeunesse et de la citoyenneté́ dans chacun des quatre départements (Bakel, Goudiry, Koumpentoum et Tambacounda) ; la consolidation de la mise en œuvre d’un Programme régional pour l’entrepreneuriat, l’insertion et l’emploi des jeunes et des femmes : ‘’Xëyu Ndaw Ni/Spécial région de Tambacounda’’, avec l’accroissement des financements de la Der/FJ, des quotas de recrutement spéciaux (1 000 emplois-cadre de vie et Sonaged) pour les quatre départements et l’élargissement des possibilités de la convention État employeurs.
Il est aussi prévu la promotion et le développement des investissements privés et des espaces de commerce, d’achever les travaux et de rendre fonctionnel le marché sous-régional des femmes ; l’accompagnement des initiatives socioéconomiques et culturelles de la diaspora originaire de la région et l’accélération des affectations d’agents publics dans les secteurs prioritaires (santé, éducation, sécurité, eaux et forêts...) et la mise en œuvre d’un Programme spécial de construction et de réhabilitation des infrastructures administratives de la région (notamment les préfectures de Goudiry, Koumpentoum et Bakel, la sous-préfecture de Kéniaba et les centres d’incendie et de secours dans les chefs-lieux de département).
PIP d’un coût de 500 milliards F CFA en 3 ans
Ainsi, d’après le document, le président de la République a validé le Programme d’investissements prioritaires (PIP) régional ajusté, estimé à 500 milliards F CFA, sur la période 2023-2025, en tenant compte de toutes les préoccupations exprimées par les populations des départements. ‘’Dès lors, le chef de l’État a indiqué l’impératif de consolider la dynamique de dialogue entre l’État et les acteurs territoriaux, pour faire de Tambacounda et sa région une référence en matière de territorialisation des politiques publiques. Il a demandé, enfin, au Premier ministre de faire le point mensuel en Conseil des ministres sur l’état de mise en œuvre sectorielle du Programme de développement pour la région de Tambacounda’’, renseigne le document.
Parlant de la Journée nationale de l’élevage et l’accélération du développement du secteur avec l’adoption du Code pastoral, Macky Sall a souligné qu’il la présidera aujourd’hui.
À cet effet, il a rappelé la place primordiale du secteur de l’élevage et des productions animales, dans le développement économique et social du Sénégal , et dans la promotion de sa souveraineté alimentaire. Il a demandé, à cet égard, au gouvernement d’asseoir l’émergence de toutes les filières du secteur, mais également d’accélérer la mise en œuvre du Programme de développement des cultures fourragères, ainsi que le déploiement des campagnes de vaccination pour préserver la santé du cheptel.
Il s’est aussi félicité de l’adoption, lors de cette rencontre hebdomadaire, du projet de Code pastoral, une innovation ‘’majeure’’ dans la prise en charge optimale du potentiel économique du secteur de l’élevage dans les stratégies d’émergence et de souveraineté alimentaire nationale.
Un Conseil interministériel sur l’hydraulique prévu en janvier 2023
S’agissant du climat social, de la gestion et du suivi des affaires intérieures, renseigne le document, le président Macky Sall est revenu sur la démarche d’anticipation dans la lutte contre les feux de brousse avec la fin de l’hivernage coïncidant très souvent avec la multiplication des incendies et feux de brousse qui causent de nombreux sinistres dans plusieurs localités du pays.
À cet effet, il a invité le ministre de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique, en relation avec celui de l’Intérieur, de prendre toutes les mesures préventives nécessaires pour assurer la sensibilisation des populations et renforcer la mise en œuvre inclusive, de la stratégie nationale de lutte contre les feux de brousse.
Pour l’intensification de l’exécution des projets du secteur eau et assainissement, il a rappelé la nécessité de la sécurisation durable de l’approvisionnement en eau potable des populations, qui demeure une ‘’priorité’’ de l’action gouvernementale.
Par conséquent, il a demandé au ministre de l’Eau et de l’Assainissement de veiller, en relation avec les acteurs et partenaires, à l’accélération, en 2023, de l’exécution des projets hydrauliques en milieu rural notamment et des branchements sociaux dans les zones urbaines et périurbaines.
À ce titre, il a demandé au Premier ministre Amadou Ba d’organiser, courant janvier 2023, un Conseil interministériel sur l’hydraulique en vue d’accélérer la dynamique d’accès universel à l’eau potable avec l’intensification de l’exécution des projets du PUDC.
Enfin, il a invité le ministre Serigne Mbaye Thiam et son collègue de la Prévention et de la Gestion des inondations, Issakha Diop, à présenter les axes et actions prioritaires définis dans le cadre de la finalisation du deuxième Programme décennal (2023-2032) de prévention et de gestion des inondations.
CHEIKH THIAM