368 mégawatts pour juguler le déficit en énergie
Pour faire face à la crise énergétique qui secoue ses membres, l'Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie a initié un projet énergétique qui dispatchera 368 mégawatts entre le Sénégal, la Gambie et les deux Guinée. Seulement, la mise en place de ce projet connaît des lenteurs dans son financement estimé à plus de 548 milliards de F Cfa.
Dans un contexte marqué par une crise énergétique sans précédent dans la plupart des pays ouest-africains, les Etats membres de l'Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie (OMVG) sont en quête de solutions alternatives. C'est ainsi que l'organisation sous-régionale a initié un projet énergétique qui, à travers un système d'interconnexion, devrait alimenter le Sénégal, la Gambie, la Guinée et la Guinée Bissau. A ce propos, s'est tenue hier une table ronde à laquelle ont pris part les bailleurs de fonds de ce projet.
Selon le secrétaire exécutif de l'Omvg, Justino Vieira, ''ce programme de développement énergétique de l'Omvg vise le renforcement de la coopération et de l'intégration des pays membres par l'exploitation et l'utilisation commune des ressources hydro-énergétiques des bassins fluviaux sous sa juridiction''. Il vise également à fournir une énergie propre à un coût compétitif afin de réduire le déficit en capacité de production des pays membres de l'Omvg. L'objectif sera de mettre à disposition des pays une puissance totale de 368 mégawatts et une énergie renouvelable à moindre coût de 1348 Gwh par an, soit environ 12,55% de leurs besoins en énergie électrique en 2018.
Estimé à un coût global de 837,54 millions d'euros (environ 548,70 milliards de francs Cfa), ce projet a déjà enregistré à ce jour des intentions de financement de 554 millions d'euros en provenance de la Banque africaine de développement (BAD), de l'Agence française de développement (AFD), de la Banque islamique de développement (BID) et de la Commission chargée de l'infrastructure de la Cedeao. Toutefois, a noté le président du conseil des ministres de l'Omvg, Dr Certorio Biote, les concrétisations font encore défaut. D'où les regrets du ministre sénégalais de l'Hydraulique, Pape Diouf, venu présider la rencontre.
A ce jour, il faut signaler que d'importants concours financiers de la Bad ont permis, entre autres, de financer la réalisation de toutes les études de base de ce projet qui prévoit la construction de deux aménagements hydroélectriques dont un à Sambangalou au Sénégal sur le fleuve Gambie d'une puissance installée de 128 mégawatts, et un autre à Kaléta sur le fleuve Kounkouré en Guinée, avec une puissance de 240 mégawatts. En plus, il est prévu un réseau interconnecté de transport d'énergie électrique en 225 Kv, et de 1 677 km reliant ces centrales aux réseaux électriques des quatre pays membres.
ASSANE MBAYE