Publié le 20 Oct 2020 - 19:49
PROJET ENERGIE OMVG

Le Sénégal étrenne son réseau dès la fin d’année

 

Pendant que les autres pays de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie ont accusé un retard, le Sénégal prend le large et pourra étrenner son réseau dès la fin de l’année. Longue de 1 700 km (700 km au Sénégal), cette ligne haute tension va relier les réseaux électriques de l’ensemble des pays membres de l’organisation.  

 

Un projet gigantesque ! En termes financiers, c'est 722 millions de dollars d'investissement. Près de 1 700 km de réseaux électriques interconnectés entre les différents pays membres de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie (OMVG). Sur le territoire sénégalais, il s’agit d’une ligne haute tension de 700 km, qui va traverser plusieurs villages dans les régions de Kaolack, Kaffrine, Tambacounda, Kédougou et Sédhiou.

Grâce à ce projet de l’OMVG, les marchés de l’électricité du Sénégal, de la Guinée et de la Gambie seront interconnectés. Et de l’électricité produite en Guinée pourrait être utilisée dans n’importe lequel des pays membres et vice-versa !

Lancé il y a quelques mois, il faut reconnaitre que les travaux avancent à grands pas. "Si tout va bien, nous allons tout terminer d'ici à la fin de l'année. Pour le moment, nous avons bouclé à 100 % la ligne Kaolack - Tamba. Pour celle qui rallie Kaolack à Soma en Gambie, nous sommes à 85 % de taux d'exécution. En fin d’année, nous allons tout terminer", explique le chef de la cellule technique du projet Energie de l’OMVG, Ahmed Hatab.

Mbirkilane, nous sommes à un point très stratégique de ce projet sous régional. C'est le confluent entre les lignes Kaolack - Soma (Gambie) et Kaolack - Tambacounda. Sur place, des pylônes longs de dizaines de mètres s'imposent, loin des hameaux et autres agglomérations. Une question taraude, cependant, certains esprits. C'est la sécurité des populations, dans cette zone où l'électricité a pendant longtemps été un luxe méconnu. Par rapport à cette crainte de voir les enfants et adolescents escalader les pylônes, au péril de leur vie, le secrétaire général de l’OMVG, Ababacar Ndao, sonne l’alerte : ‘’Je pense que c'est une question sur laquelle il faudra particulièrement travailler. Ces lignes transportent 225 mW, c’est-à-dire 25 000 kW ; il ne faut surtout pas jouer avec. Et nous comptons sur la presse et tous les acteurs pour faire passer le message." 

D’un point de vue purement technique, l’ingénieur conseil a mis l’accent sur le choix retenu d’unir les deux lignes. ‘’Au lieu de séparer la ligne qui va en Gambie et celle qui va à Tamba, renseigne-t-il, nous avons opté de faire une seule ligne, dont le point de séparation est à partir de Mbirkilane. Cela a permis d’abord de couper moins d’arbres, mais aussi de diminuer la quantité d’acier utilisée’’.

Le raccordement avec le réseau de la Senelec prévu au premier trimestre de 2021

A 35 km de là, lors de la première étape de la visite à Kaolack, le chef de la cellule technique était largement revenu sur la particularité du poste à partir duquel aura lieu le raccordement avec le réseau de la Senelec. Selon lui, ce raccordement pourrait avoir lieu dans le premier trimestre de 2021. ‘’Ils vont forcément entrainer quelques désagréments, mais ce sera bien planifié, de sorte à amoindrir les effets’’, soutient M. Hatab.

A son avis, il faudra encore patienter pour l'interconnexion avec les réseaux des autres pays. Il résulte, en effet, des éclairages des responsables du projet, que le Sénégal est nettement en avance sur les autres. Toutefois, précisent nos interlocuteurs, il n’y aurait pas besoin d’attendre que les autres pays soient à jour pour faire fonctionner l’existant. Monsieur Ndao de renchérir : "La gestion de ce réseau va être confiée à la Senelec, en attendant la mise en place de la société de patrimoine de l’OMVG, la Sogetap. Ce sera sur la base d'un accord entre les deux entités." En fait, cette ligne interconnectée concerne surtout le transport de l'électricité à travers les différents pays membres de l’OMVG.

De plus, en sus de ce volet transport, le réseau va jouer un rôle majeur dans la disponibilité et l’accessibilité de l’énergie au niveau des pays membres. En effet, l’OMVG envisage de construire un barrage d’une capacité de 125 mW à Sambangalou (Guinée). Seront versés dans ce réseau interconnecté 30 % de la production du barrage de Kaléta (240 mW). Et le même schéma sera reproduit pour d’autres centrales de l’espace.

Pour sa part, le gouverneur de Kaolack, Alioune Badara Mbengue, a mis l’accent sur la nécessité de tout faire pour que les villages traversés puissent profiter de cette électricité. ‘’L’Etat du Sénégal a un important projet dont l’objectif est l’accès universel à ce produit. Nous espérons que ce projet va nous aider dans ce sens’’.

A cette interpellation, le SG réagit : '’On est en train de recenser tous les villages qui seront traversés par la ligne. L'objectif est que tous ces villages puissent bénéficier de ce projet. Nous pensons que ça va considérablement contribuer à booster l'accès des populations à l'énergie."

En outre, dans le cadre de la réalisation de ce projet, des œuvres très importantes seront réalisées, notamment au niveau de la Gambie et de la Guinée. Il s’agit notamment de la traversée du fleuve Gambie long d’un kilomètre. Le technicien explique : ‘’Nous allons installer des pylônes de 110 m de haut. Mais le plus compliqué, c’est la traversée des montagnes au niveau de la Guinée.’’

Par ailleurs, le secrétaire général de l’OMVG est revenu sur le paiement des impenses au niveau du Sénégal. Il déclare que ‘’85 % des impenses sont déjà payés sur les 700 km traversés au Sénégal, pour un montant de plus 800 millions F CFA’’.

Du côté des impactés, on se félicite surtout des montants qui ont été alloués et des maisons de substitution qui leur ont été construites.  

MOR AMAR

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