Les agents réclament des primes au DG
Les travailleurs du Soleil se radicalisent devant le ''refus' de leur Directeur général ''d'appliquer l’harmonisation des primes et avantages''. D'autant qu'il s'agit d'une ''décision intégrée dans le budget 2012 et entérinée par le Conseil d’administration depuis décembre 2011'', indique un communiqué reçu jeudi à EnQuête.
Ces travailleurs refusent d'entendre les raisons avancées par leur patron Cheikh Thiam. Ainsi, ils considèrent que '' la nécessité de fournir des explications écrites au ministère de l’Économie et des Finances'' ne tient pas devant celle de ''rétablir l’équité et la justice chez les travailleurs''. Car, de leur point de vue, la présence du représentant dudit ministère lors du vote du budget 2012 de la boîte et le fait qu'il ait ''approuvé et voté ledit budget après avoir reçu toutes les réponses aux différentes questions'', sont largement suffisants pour que la décision soit mise en application. Ce, d'autant plus que des ''travailleurs ont fait ou feront incessamment valoir leurs droits à la retraite''. C'est pourquoi, le collège des délégués exige ''son application immédiate avec effet rétroactif non négociable'' et renseigne que les agents de la boîte ne ménageront ''aucun effort dans la lutte que nécessitera la mise en œuvre de l’harmonisation des primes et avantages''.
Le DG renvoie les délégués dans les cordes
C'est un Directeur général amer qui s'est prononcé au téléphone sur la question. ''Cette prime, c'est moi qui l'ai initiée et qui l'ai créée. Et je l'ai défendue au conseil d'administration'', a révélé d'emblée Cheikh Thiam. Comment et pourquoi ? Le journaliste et patron explique : ''J'ai créé un comité d'harmonisation parce que j'avais trouvé qu'il y avait une discrimination et de l'injustice dans la distribution des primes quand j'arrivais au Soleil. Cela se faisait à la tête du client. On disait, à l'époque, que c'est à la discrétion du directeur général''. Après avoir reçu les conclusions dudit comité, il dit avoir soumis la question au conseil d'administration. Afin d'éviter une augmentation de la masse salariale, ''j'ai développé la politique des réductions de charges qui a permis de dégager des économies pour financer cette harmonisation'', renseigne-t-il. Ainsi, après que le Conseil a donné son accord, il a fallu convaincre le ministère des Finances, lequel ''a demandé une note pour avoir tous les éléments''. ''Quand on a envoyé la note au ministère des Finances, poursuit-il, l'alternance est survenue, on a changé de ministre. C'est cela qui retarde. L'actuel ministre des Finances est trop pris. Je n'ai pas encore eu l'occasion de le rencontrer pour défendre le dossier'', se défend-il. ''C'est mon dossier, lorsqu'il aboutira, je vais crier victoire. Je ne peux pas créer une chose et m'y opposer'', a dit le Dg, avant de laisser éclater sa colère : ''Quand ces primes existaient, où étaient les syndicalistes ? Ils n'ont jamais dénoncé cette injustice dans les primes'', se désole Cheikh Thiam qui pense que les syndicalistes ont mieux à faire que de le ''jeter en pâture''.
''Une grande partie du personnel ne travaille pas''
D'après le patron du quotidien public, ''la pratique au Soleil est qu'il y a des agents qui perçoivent des salaires et qu'on ne voit pas. Il y a une grande partie du personnel qui ne travaille pas'', martèle-t-il. Cheikh Thiam rappelle que depuis sa nomination à la tête de l'organe de presse, les agents perçoivent leurs salaires le 28 du mois, pour ''une entreprise qui était restée 4 mois sans salaires''. D'ailleurs, indique-t-il, le rapport 2009 de la Cour des comptes avait dénoncé le fait que ''les 12 meilleurs salaires étaient des salaires d'administratifs. Les journalistes, poursuit-il, étaient laissés en rade''. Des iniquités qu'il se serait évertuées à corriger.
Gaston COLY