Sept syndicats retenus pour défendre les intérêts des enseignants
Les élections de représentativité syndicale dans le secteur de l’éducation et de la formation se sont tenues sur l’ensemble du territoire national. Hier, après une semaine de vote via la plateforme Mirador, les résultats sont tombés. Il est ainsi ressorti du scrutin que le syndicat d’enseignant le plus représentatif pour les corps de contrôle reste celui des inspectrices et inspecteurs de l’éducation nationale du Sénégal (Siens) avec 92,2 % des voix.
Le ministre du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les institutions, Samba Sy, a procédé hier, à Dakar au dépouillement des votes des élections de représentativité syndicale dans le secteur public de l'éducation et de la formation. Sept syndicats ont été retenus pour défendre les intérêts des enseignants autour de la table des discussions avec le gouvernement.
Pour les corps de contrôle c’est, le Syndicat des inspectrices et inspecteurs de l’éducation nationale du Sénégal (Siens) qui, avec 580 votants et avec un taux de 92,21 %, est arrivé premier. Pour le moyen secondaire, c’est le Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal (Saemss) avec 7 741 inscrits, avec un taux de 34,58 %. Le Cusems est arrivé deuxième avec 5 743 bulletins. Le Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen secondaire/Authentique (Cusems/A) ferme la marche avec un taux de 18,51 %.
Pour l’élémentaire et le préscolaire, avec 26,30 % des suffrages, le Syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels) est arrivé premier. L'Union démocratique des enseignantes et enseignants du Sénégal (Uden) avec 5 797 bulletins, soit 15,78 % des suffrages exprimés, est classée deuxième.
Le ministre Samba Sy, qui a proclamé les résultats, a magnifié le déroulement des élections et a remercié tous les membres de la commission électorale nationale pour leur engagement sans faille. "Je voudrais me réjouir que nous ayons pu conduire jusqu’à terme un important processus de mesures de la représentativité syndicale dans le champ de l'éducation et de la formation. Nous avons pensé notre action, défini une trajectoire, entrepris des opérations et nous venons de boucler tout cela conformément aux projections qui étaient dénotées", a-t-il déclaré. Pour le ministre du Travail, ce qu'ils ont fait, c'est "de déterminer le niveau de représentativité des différents syndicats qui ont participé à cette compétition".
Mais, poursuit-il, "si l’objectif est simplement de savoir qui pèse quoi dans le secteur syndical, segment enseignement, il ne faudrait pas que nous perdions l’objectif, à titre principal, de ce qui était et qui demeure important, c’est de nous rassembler ensemble autour de l’école. Notre motivation fondamentale, les uns et les autres, que nous soyons administrations, syndicats, société civile, c’est de nous mettre au service de l’école, et bien entendu nous mettre au service de notre pays", a-t-il conclu.
Le plénipotentiaire du Syndicat des inspectrices et inspecteurs de l'éducation nationale du Sénégal, Amadou Sow, embouche la même trompette que le ministre. "Je crois qu'aujourd'hui, nous devons essayer de n'avoir qu'une seule vision, c'est-à-dire partout où nous serons, être la voix, être les syndicats qui parleront d'une seule voix pour les intérêts de tous les enseignants du Sénégal", a-t-il dit. ‘’Nous avons pris une initiative. Nous avons réuni tous les plénipotentiaires des syndicats ayant participé à ces élections. On a voulu anticiper pour qu'il n'y ait pas de cacophonie demain. Que ceux qui sont représentatifs puissent être la voix de tous les autres syndicats ayant participé à ces élections. Nous avons déjà lancé cette initiative à travers un groupe WhatsApp que nous avons créé sur place et nous allons rendre compte à nos différents secrétaires généraux. Je crois qu'aujourd'hui, nous devons essayer de n'avoir qu'une seule vision’’, a-t-il ajouté.
Par ailleurs, il a partagé, séance tenante, sa première préoccupation. ‘’Je crois qu’il est de notre devoir, nous syndicalistes, de le dire au ministre de renforcer ses assistants techniques sur tous les plans’’, a-t-il demandé.
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
FINIES LES ÉLECTIONS DE REPRÉSENTATIVITÉ
Au travail !
Suite à la publication des résultats des élections de représentativité, certains secrétaires généraux des syndicats vainqueurs se réjouissent et parlent déjà de leurs ambitions pour la bonne marche du système éducatif sénégalais.
Après sept jours de vote électronique, le dépouillement des élections de représentativité des syndicats de l’éducation et de la formation s'est fait hier matin à Dakar. "Je l'avais dit pendant la campagne. Le Saemss demeure le syndicat leader dans le moyen et le secondaire avec 34,58 % des suffrages valablement exprimés. Des voix sûres, dans un contexte où de plus en plus le corporatisme gagne les syndicats des élites qui se démarquent de la masse ouvrière de plus en plus laissée à elle-même face à leurs employeurs", se réjouit le secrétaire national aux revendications et aux négociations collectives du Saemss, Tamsir Bakhoum. Mieux renchérit-il, le syndicat s'est maintenu malgré les campagnes de dénigrement et de diabolisation.
"Nous sommes premiers et sans être dans aucune coalition de syndicats. Dans un contexte chargé politiquement où le Saemss se veut être équidistant des partis et coalitions de partis politiques, où d'autres syndicats se sont créés dans le moyen secondaire, le vote électronique a été un exercice difficile pour bon nombre d'enseignants. Se maintenir à la position de leader nous réconforte et nous satisfait", s'est-il réjoui. Mais objectivement, poursuit-il, "nous devrions analyser les élections et savoir ce qui s'est réellement passé pour mieux comprendre les autres qui ont voulu voter contre le Saemss, contrairement à 2017".
Après avoir félicité et remercié tous les enseignants pour leur mobilisation, le secrétaire général du Sels, Hamidou Diédhiou, en s'adressant à ses collègues enseignants, soutient qu'à travers ce vote massif en faveur du Sels, ces derniers ont envoyé un message allant dans le sens de la construction d’un ‘’syndicat fort, utile et indispensable’’ pour bâtir un système de qualité, d’une unité syndicale au profit de l’école et des enseignants.
"Votre vote massif est aussi un appel pressant à se pencher en urgence sur les difficultés et les multiples préoccupations que rencontrent notre école et les enseignants", déclare-t-il.
Objectifs des syndicats au cours de ce nouveau mandat
Chacun des représentants des syndicats sortis victorieux de cette élection a décliné son ambition et ses engagements pour la bonne marche du système éducatif sénégalais.
Pour Tamsir Bakhoum, le Saemss doit rester dans sa ligne fondatrice et rester au service exclusif des enseignants.
En effet, dit-il, avec la jonction entre les forces syndicales représentatives et les élites des autres organisations non représentatives, "nous devrons permettre au mouvement syndical enseignant de garantir à toutes et à tous davantage de progrès social et de manière plus équitable". Mieux, soutient-il, ce mandat doit rapidement régler les questions de la formation des enseignants, c'est-à-dire la mise en position de stage, les passerelles professionnelles, la formation des chargés de cours, la formation des MEPS et leur reversement dans le corps des PCEMG en EPS, entre autres. Mais aussi, dit-il, il y a l'harmonisation des statuts à la Fonction publique avec la correction du statut des décisionnaires, les problèmes des lenteurs administratives et le paiement diligent des rappels de toute sorte dus aux enseignants. Figure également sur la liste des revendications la question de la correction du système de rémunération des agents de la Fonction publique conformément à l'accord de 2018 et de 2022. Aussi, en tant que chargé de revendications, souligne M. Bakhoum, "je rappelle que nous avons un préavis de grève sur la table du gouvernement qui est arrivé à expiration depuis le 9 février 2023. Donc, l'ouverture des négociations sérieuses sur les questions inscrites dans le préavis sont attendues".
Dans la même veine, rassure-t-il, le Saemss aura ‘’un rôle fédérateur et conciliateur pour qu'ensemble, les intérêts des enseignants puissent être mieux portés, tout en continuant à former syndicalement les militants dans certains aspects comme l'éthique, la déontologie, les rapports entre l'agent de l'État et la société, le service public.
Pour l’atteinte de ces objectifs, Hamidou Diédhiou affirme que le Sels tend la main à tous les syndicats en général, aux syndicats déclarés représentatifs en particulier pour qu’à partir de la semaine prochaine, "ensemble, dans un mouvement de grande envergure sur la problématique des décisionnaires, des arrêtés d’admission définitive des 5 000 enseignants, entre autres, nous puissions contraindre le gouvernement à y apporter des solutions. Finies les élections, nous nous penchons désormais sur les urgences et les défis du système pour le bien de tous".
FATIMA ZAHRA DIALLO (STAGIAIRE)