Du treillis militaire au micro
En visite à Dakar pour présenter son premier album en préparation, le rappeur sénégalo-malien Keithzy est revenu, pour EnQuête, sur son parcours débuté dans l'armée.
Sur les traces de la star sénégalaise du Rnb Akon, Balla Keïta dit Keithzy, Sénégalo-malien en France il y a vingt-neuf ans, prépare son premier album international. C’est dans ce cadre qu’il est revenu au Sénégal pour assurer la promotion de quatre singles déjà disponibles.
Ayant grandi à Dakar, Keithzy a très tôt été influencé par l’art urbain. C’est ainsi qu’il a commencé à faire du b-boying en s’adonnant au breakdance. Obligé de s’enrôler dans l’armée, il retourne en France en 2001. «Je devais faire le service militaire obligatoire. Je suis retourné en France pour cela», explique-t-il.
De la grande muette à la scène, juste un pas que Keithzy n’hésite pas franchir. Son passage dans l’armée lui a beaucoup servi dans sa carrière de musicien qui a débuté en 2005. «Cela a impacté sur ma carrière musicale. J’avais beaucoup de moments de solitude là-bas. Des fois, on se retrouve tout seul à garder des camps militaires. Ces moments me permettaient de m’échapper et de m’inspirer», raconte l'artiste.
Après deux ans passés dans l’armée, Keithzy émigre aux Etats-Unis où il s'adapte aussitôt en apprenant à se battre pour réussir. Il revient en France et tourne son premier clip, «Fallin». Lequel est réalisé par le talentueux Alexandre Kosmakis. Les titres se suivent mais ne se ressemblent pas. Ils sont tous réalisés par Kosmakis qui a décidé, selon l’artiste, de soutenir le jeune talent sénégalais.
En tournée de promotion à Dakar, Keithzy compte, en dehors de rencontres avec les journalistes, faire quelques scènes. Dans ce cadre, il se produit aujourd’hui au concert organisé par la cathédrale de Dakar. La sortie de l’album est prévue pour cet été. Il devrait compter au moins dix titres partagés entre Rnb, rap, pop et rythmes africains.
«Je n’ai pas de limites et je suis polyvalent», se définit l’auteur de «Trippin». Les influences musicales reçues par l’artiste démontrent cet état de fait. «J’ai été influencé par Salif Keïta, Amadou et Mariam, Viviane Ndour, Lil Wayne, Juelz Santana, etc.» Il espère faire un jour un featuring avec Akon.
Dans ses textes, il aborde divers thèmes liés à la vie de tous les jours ainsi que des questions d'actualité. Prié de dire ce qu'il attend du public sénégalais, il répond : ''J'attends qu'il découvre qui je suis. Je suis un ambassadeur. Je veux que les Sénégalais m’adoptent.''
BIGUE BOB