Les manquements des administrations financières sur la table de Macky
La Cour des comptes a remis son rapport au chef de l'Etat hier à la présidence de la République. Un rapport de 2012 qui ressort divers manquements sur la gestion des finances publiques.
Le premier président de la Cour des comptes Mamadou Hady Sarr a remis hier au Président Macky Sall le rapport 2012 de son institution sur la gestion des finances publiques. Un rapport qui, selon Mamadou Hady Sarr, porte entre autres sur le contrôle de la loi de finance 2009-2010 ; le contrôle des collectivités locales des régions de Tambacounda et de Louga. Il y a aussi des audits de la dette publique, sur les missions à l’étranger, sur le COUD, sur la Société Africaine de Raffinage (SAR) ; et sur le programme national de lutte contre le paludisme. Pour ce dernier, M. Sarr estime que c’est un contrôle de performance. C’était une première expérience pour le Sénégal, renseigne-t-il, avant de poursuivre : ‘’on avait été encadré par des Canadiens. Après cela, on a fait d’autres contrôles de performance tel que le programme national sur la tuberculose actuellement’’.
Ce rapport décèle des manquements dans plusieurs administrations publiques qu’elles soient des ministères ou des entreprises publiques, a-t-on appris du magistrat. Il en est ainsi des manquements relatifs à la tenue de la comptabilité publique comme privée, notamment la comptabilité des matières au niveau des collectivités locales. Du côté des comptes de l’Etat, il explique qu’il y a des opérations de dépenses ou de recettes qui ne sont pas prises en compte, même au niveau des secteurs parapublics. Il s’agit, précise-t-il, des opérations omises dans la comptabilisation, du non-respect des principes de comptabilité. ‘’Au niveau même de la gestion des ressources publiques, il y a des problèmes. Et ce sont des manquements qui reviennent chaque année ‘’, a-t-il poursuivi.
D’après Mamadou Hady Sarrr, ces manquements ne sont pas d’une nature à affecter l’économie du pays, mais quand même cela déteint sur la gestion de la structure puisqu’aujourd’hui, on parle de bonne gouvernance, de reddition des comptes et ce sont des pratiques qui ne riment pas avec cela. Pour ce qui est par exemple des missions à l’étranger, il estime que souvent les comptes-rendus de missions ne sont pas systématiquement respectés.
Dans le rapport, l’on a cité le Centre des Œuvres universitaires de Dakar (COUD). Mais pour Monsieur Mamadou Hady Sarr, le problème avec le Coud réside dans le fait que les décisions prises par l’Etat ne sont pas traduites en moyens. La subvention ne tient pas compte du nombre exact d’étudiants, et qu’il y a donc une insuffisance au niveau de la subvention accordée par l’Etat au regard des missions confiées au COUD‘’, a-t-il ajouté.
En ce qui concerne la SAR, M. Sarr soutient que c’est essentiellement des problèmes au niveau du top management, c'est-à-dire des actionnaires, mais également qu’il y a des problèmes d’approvisionnement et de non-respect du code des marchés publics.
La publication de ce rapport entre dans le cadre d'une obligation de la Cour des comptes, en tant qu'organe de gestion des finances publiques, d'informer l’opinion sur l'état des deniers publics. Ainsi, ‘’un point de presse se tiendra mercredi (demain) pour revenir en profondeur sur certains aspects’’, a confirmé le premier président de la cour des comptes.
Seydina Bilal DIALLO