Les casques bleus blessés
Le gouverneur suspecte la milice locale des Mai-Mai Raia Mutomboki d'avoir tiré sur les casques bleus.Des casques bleus ont été blessés dans une attaque contre leur position dans l'est de la République démocratique du Congo, illustrant une nouvelle fois le regain d'activisme des groupes armés dans la région. Ce regain d'activisme est observé depuis que l'armée est perturbée par les mutineries successives d'unités proches du général, Bosco Ntaganda, sous mandat d'arrêt international. Selon le porte-parole de la mission de maintien de la paix de l'ONU au Congo, la MONUSCO, et le gouverneur de la province du Sud-Kivu les casques bleus blessés sont de nationalité pakistanaise. La position de la Monusco était encerclée par la population locale, qui protestait contre une incursion rebelle ayant fait trois morts et deux blessés, lorsque des inconnus ont ouvert le feu sur les soldats de la paix. Six ont été touchés par balles tandis que cinq ont été blessés par des jets de pierres.
Le gouverneur suspecte la milice locale des Mai-Mai Raia Mutomboki d'avoir tiré, mais la région est également la cible d'attaques régulières des rebelles hutu rwandais des FDLR. Dans un communiqué publié lundi, l'Unicef dénonce par ailleurs une autre attaque attribuée aux FDLR dans la province voisine du Nord Kivu, où plusieurs civils ont été tués dont deux adultes et deux enfants brûlés vifs. Bien que ces incidents ne soient pas directement liés aux combats des dernières semaines entre les forces gouvernementales et les mutins proches du général Bosco Ntaganda, les groupes armés qui pré-existaient dans la région ont profité de cette déstabilisation pour gagner du terrain depuis un mois. Le regain de violence dans l'est de la RDC a été au centre de la réunion entre les ministres de la défense, les chefs d'Etat-major militaires et les responsables des services de renseignements congolais et rwandais à Gisenyi ce week-end. Selon le quotidien rwandais pro-gouvernemental New Times, les armées des deux pays se sont mis d'accord pour « concevoir un plan d'opérations conjointes contre la milice FDLR ». Une telle opération avait déjà eu lieu en 2009, en échange de quoi le Rwanda avait mis fin à l'aventure de Laurent Nkunda, le prédécesseur du général Ntaganda à la tête de la milice ethnique tutsie du CNDP.
(bbcafrique)