Un acte révolutionnaire authentique
Le contact direct du président Macky Sall avec les populations base , rappelle à bien des égards, l’humanisme senghorien à travers ses nombreuses visites dans le monde rural et à travers ses écrits; Dans la stratégie pour demain, cette approche humaniste traduit une volonté de se confondre avec le peuple souverain pour partager avec lui ses préoccupations ; c’est assurément la meilleure façon de le sentir et de s’en inspirer, pour dire ,comme certains, ‘’avoir la ligne de masse’’ afin de mieux servir les populations ; Car, le symbolisme d’un chef d’état attaché à son peuple est le chemin véritable pour mener son pays vers un développement intégral de l’homme et de tous les hommes ,dans une république des valeurs empreinte de justice sociale et de solidarité humaine.
C’est pourquoi, les politiques de proximité instituées depuis 2012 à par le biais du conseil des ministres décentralisé, constitue une innovation majeure, à la fois théorique et pratique, afin de mieux prendre en compte dans la planification globale, les préoccupations essentielles du peuple. C’est ainsi qu’à moyen terme, dans une démarche participative avec les collectivités de base, plus de 2500 milliards de FCFA sont déjà investis pour un programme de 4600 milliards dans divers projets structurants au niveau de tous les terroirs. Cette stratégie pour demain, constitue un modèle endogène d’un développement participatif et inclusif réel.
Nous en retondrons, pour la région de Dakar, par laquelle le conseil des ministres décentralisé initié depuis 2012 vient d’être bouclé, certains projets phares dont :
- la préservation de la zone rurale du département de Rufisque et de la région de Dakar et des forêts classées et leur valorisation,
-la lutte contre l’érosion côtière de Bargny à Mbao,
- le programme promo ville pour la modernisation des villes de Pikine, de Guédiawaye et la réhabilitation de la vieille ville de Rufisque,
-le train régional à grande vitesse
Toutefois, la reconstruction du Stade Assane Diouf, constitue, parmi toutes les mesures phares de la région de Dakar, celle qui nous semble la plus courageuse et la plus révolutionnaire, parce qu’elle entre dans une perspective de réparation des injustices sociales dans une république des valeurs.
En effet, le torpillage du stade Assane Diouf par le régime du président Abdoulaye Wade reste un crime contre l’humanité ; Le stade était avant tout, un temple, au même titre que tous les autres temples vénérés à travers les âges, dans les divers domaines du savoir, des arts, de la culture et des civilisations. Ce n'est pas pour rien qu'on évoque souvent les dieux du ballon, si bien qu'on puisse assimiler parfois le football, l’athlétisme ou les autres disciplines sportives à une religion. La destruction du stade Assane Diouf n'était pas un acte criminel simple, elle reste classée parmi les plus grands sacrilèges ordonnés pour l’élimination de lieux de culte, à l'image de la destruction de symboles de civilisations dans les confits. La destruction planifiée d’un temple constitue un assassinat contre la mémoire collective, puisque, c’était de nuit que le torpillage du stade fut organisé pour du gain facile, comme dans l'histoire antique, les guerres que les sociétés ont connu pour la recherche du butin en détruisant les âmes des sociétés que sont les cultures et civilisations, ou, leurs supports.
La conservation des temples et vestiges historiques à travers les âges, participe de la préservation de la mémoire collective, au point qu’elle soit une exigence mondiale pour la sauvegarde de l'âme des sociétés et des valeurs d’humanisme. Imaginons un instant un monde composé de sociétés sans mémoire collective, ce monde serait assimilable à un univers sans âme, sans repères historiques, un monde privé de sensibilité, proche de sociétés robots dénuées de valeurs culturelles.
Il est évident que, la destruction nuitamment du temple Assane Diouf, lors du magal de Touba, opération digne des grandes manœuvres de guerre dans la stratégie de raser des forteresses ennemies, avait provoqué un déchirement chez tous les hommes, au vu de l'élimination de pans entiers de notre histoire commune symbolisée par le temple Assane Diouf et de la compromission de l'avenir de jeunes générations pour l'éducation et la culture, le culte de l'excellence et le mérite.
Feu Assane Diouf, brillant champion du noble art de France vers les années 40, entraîneur de l'équipe nationale de boxe ayant pris part aux Jeux de l'Amitié de 1963, est en train de magnifier dans sa tombe, à quelques encablures du stade qui porte son nom dans le cimetière des Abattoirs de la Médina en face de l'Océan Atlantique, l’acte courageux et rédempteur que vient de prendre le président Macky Sall de reconstruire le stade ;Nous aussi ,nous magnifions cet acte ,comme en son temps, nous avions dénoncé, au prix de notre liberté, la destruction ordonnée du stade Assane Diouf.
Le monde entier salue la réhabilitation de la mémoire de feu Assane Diouf à travers la reconstruction du stade, ce champion sénégalais mort prématurément en France par empoisonnement pour le mérite, le patriotisme et l'amitié qu'il entretenait avec de nombreux sénégalais de l’époque.
La mémoire collective est inviolable et tout gouvernement responsable se doit de la protéger en ce qu’elle permet de soutenir, par une tension de l'âme, nos valeurs culturel1es qui fondent l'humanisme sénégalais et qui se traduisent par le courage physique et moral, le sens de la beauté, la noblesse, l'amour du prochain et le travail bien fait.
Kadialy GASSAMA, Economiste
Rue Faidherbe x Pierre Verger
Rufisque