Publié le 17 Jun 2020 - 23:09
REPRISE DES HOSTILITES EN CASAMANCE

L’armée pilonne les sanctuaires rebelles

 

Très tôt, hier matin, les populations de Ziguinchor comme celles de la commune de Bignona ont été réveillées par des détonations d'armes lourdes. L’armée a pilonné les positions rebelles à Adéane. Un acte qui résonne comme une reprise des hostilités en Casamance.

 

Trois incidents graves dont un mortel, en l’espace de quelques jours. L’armée ne pouvait pas continuer à se laisser atteindre dans sa chair sans réagir. Hier, tôt le matin, de 5 h à 7 h, elle a pilonné les sanctuaires rebelles situés dans la commune d’Adéane. Cette offensive fait suite à la mort de deux de ses éléments, la veille. Un véhicule de l'armée avait sauté sur une mine. L’incident est survenu vers 14 h, entre les localités de Diagnon et de Mbissine, dans le département de Ziguinchor. A ces deux militaires tués, s’ajoute un troisième grièvement blessé. Le drame s'est produit au cours des opérations en cours pour accompagner le retour des populations dans cette zone de la commune d’Adéane, mais aussi pour lutter contre les trafics illicites de bois et les bandes armées qui écument la zone. 

Ainsi, aussitôt après l’incident, les autorités militaires avaient annoncé la couleur, en optant pour la poursuite des opérations en cours qui ont été planifiées. La Direction de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa) renseignait que les corps des victimes ont été acheminés à Ziguinchor. Tandis que le chef de l’Etat tweetait pour s’incliner devant la mémoire des ‘’Jambars’’ tombés sur le champ de l’honneur. ‘’Je m’incline devant la mémoire de 2 de nos ‘Jambars’ tombés sur le champ de l’honneur, en Casamance. Au nom de la Nation, j’adresse mes condoléances à leurs familles et aux forces armées. Prompt rétablissement aux blessés’’, a-t-il écrit.

Ce drame d’avant-hier est survenu moins de 48 heures après celui de Leufeu, dans le Nord-Sindian, où un véhicule militaire avait sauté, samedi dernier dans l'après-midi, sur une mine antichar, faisant huit blessés. Un autre militaire avait été blessé, toujours à Mbissine, suite à l'explosion d'une mine.

Ainsi, les mines ont tué, en moins de deux semaines, 2 militaires et blessé 11 autres.

Les raisons de ce regain de tension

A l'origine de ce regain de tension en Casamance, il y a la volonté manifeste des populations de certaines localités de la commune de Adéane, qui ont déguerpi depuis un 30 octobre de l'année 1992, de retourner au bercail. De ce fait, l'armée, selon nos sources, dans le cadre de sa mission régalienne, a reçu l’ordre d'accompagner ce processus, en assurant la sécurité de ces populations sur le retour. Elle en profite pour regagner ce bout de territoire devenu un sanctuaire de non-droit où se déroulent, depuis des lustres, toutes sortes de trafic de bois, de vols à main armée de bétail, culture de chanvre indien... Une véritable économie parallèle s’étant développée dans ce No man’s land. Etant entendu que c’est une zone extrêmement riche en ressources dont l’anacarde.

Evidemment, les rebelles n’entendent pas céder ce territoire qu’ils occupent depuis des années. Un retour des populations à Adéane équivaut, pour eux, à une proximité dangereuse de l’armée. Et sûrement un gros frein à leur business. Puisque le retour des populations après 28 ans d'exil, se traduit, sur le terrain, par une présence quotidienne des forces de défense et de sécurité, à travers des positions avancées. Voyant cela d’un mauvais œil, la frange des combattants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) qui y a installé ses sanctuaires, se livre à une guerre d’usure. A chaque fois que les militaires se retirent pour la nuit, sur leurs postes moins avancés, les combattants viennent poser de nouvelles mines. D’où les multiples incidents notés. 

D’ailleurs, la tension est vive dans cette zone, depuis le 4 mai dernier. C'est ce qui conduit, logiquement, à cette recrudescence de la violence dans une région qui espérait renouer définitivement avec la paix. S’ouvrent alors des lendemains désenchanteurs et lourds de dangers pour les populations de cette région.

HUBERT SAGNA ZIGUINCHOR

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