Publié le 22 Nov 2018 - 18:28
RETRAIT AGREMENT LEAD AFRIQUE FRANCOPHON

Une médiation entreprise

 

De ‘’bonnes volontés’’ se sont proposées pour tenter de faire revenir les autorités sur leur décision de retirer l’agrément de Lead Afrique francophone. En attendant les résultats de ces échanges, des organisations de la société civile ont décidé de suspendre leur combat contre les tentatives de restriction de l’espace civique.

 

C’est un euphémisme de dire que les relations entre l’Etat et la société civile sénégalaise sont tendues, en cette veille de présidentielle. Après les propos du président Macky Sall sur Amnesty Sénégal et le retrait de l’agrément d’Enda Lead Afrique francophone, les organisations citoyennes ont décidé de mutualiser leurs forces et de faire face, en bloc, au régime.  A travers le Collectif des organisations pour la société civile pour les élections (Cosec), elles comptent dérouler tout un programme pour sauvegarder l’espace civique. ‘’Cette tentative de restriction de la société civile ne passera pas. Cette tentative de musèlement de la société civile ne passera pas. Cette tentative d’empêcher les jeunes Sénégalais de s’exprimer lors des prochaines élections ne passera pas’’, avertit le coordonnateur du mouvement Y en a marre, Fadel Barro.

Le Cosec faisait face à la presse, hier, au siège de la Rencontre africaine pour la défense des Droits de l’homme (Raddho). En échos aux propos de Fadel Barro, le secrétaire général de la Raddho, Sadikh Niass, a déclaré : ‘’Nous demandons aux autorités d’arrêter toute forme d’intimidation et de tentative de musèlement de la société civile, surtout à la veille d’élections. Ces organisations ont un large programme en vue des élections.’’ Le Cosec demande à l’Etat de revenir sur sa décision de retrait de l’agrément de Lead Afrique francophone. Tout un plan est établi pour avoir gain de cause.

Seulement, de ‘’bonnes volontés’’, dont des ‘’doyens de la société civile’’, se sont proposées pour mener une médiation auprès des autorités, afin de les faire revenir sur leur décision. ‘’Nous soutenons cette médiation, si tant est qu’elle nous permet de retrouver notre agrément et qu’à l’avenir, quand il sera le moment de sortir le sabre, je pèse bien mes mots, parce qu’on ne nous a même pas donné le temps de répondre aux accusations, de créer les conditions que toute décision qui sera prise à l’avenir soit éclairée et avisée’’, a fait savoir le directeur de Lead Afrique francophone, Moussa Mbaye Guèye. ‘’Nous laisserons le temps à la médiation, mais cela ne veut pas dire que nous baissons la garde ou que le combat ne sera pas mené’’, avertit Fadel Barro. Car, pour lui, le combat va au-delà de l’annulation de ce décret.

Pour lui, c’est la démocratie sénégalaise qui est menacée, eu égard aux agissements de l’Etat du Sénégal. Pour lui, c’est pour contrecarrer leur campagne ‘’Pareel’’, qui est une campagne de sensibilisation auprès des jeunes pour qu’ils retirent leurs cartes d’identité, que l’Etat du Sénégal a pris cette décision. Seulement, cela n’ébranle nullement Fadel et Cie. ‘’Nous avons existé et nous continuerons d’exister. Notre légitimité ne dépend pas de la volonté de qui que ce soit. Elle dépend juste de la volonté du peuple sénégalais’’, indique M. Barro. Ainsi, la campagne ‘’Pareel’’ va se poursuivre. Ce week-end même, Y en a marre sera à Mbour.

Les démentis de Y en a marre

Fadel Barro est confiant et soutient mordicus que ‘’cette décision ne passera pas’’. Que compte donc faire Y en a marre pour la faire annuler ? ‘’On ne fera pas d’effet d’annonce en disant que si le gouvernement ne fait pas ça, nous ferons ça. On n’a jamais fonctionné comme ça. Mais cette décision ne passera pas’’, répète-t-il.

Par ailleurs, Fadel Barro a tenu à apporter quelques précisions par rapport à différentes informations circulant, depuis quelques jours, sur Y en a marre. ‘’On a dit que l’association Y en a marre est irrégulière et n’aurait pas le droit de recevoir des subventions. Ce n’est pas vrai’’, dément Fadel Barro. D’après lui, la législation sénégalaise autorise toutes les associations à être subventionnées. ‘’Y en a marre n’est pas la première association et ne sera pas la dernière dans ce cas. La Raddho est une association comme Y en a marre et elle est subventionnée sans qu’on ne le lui reproche. Donc, la question qu’on doit se poser c’est : pourquoi Y en a marre et Lead maintenant et pas avant ?’’, se demande M. Barro. Enfonçant le clou, il ajoute : ‘’L’Etat du Sénégal même subventionne des associations, à travers ses ministères. Ce n’est pas quelque chose de spécifique à Y en a marre. Mais ils ont fait une attaque spécifique à Y en a marre’’, se désole-t-il.

Un autre argument évoqué pour contester le ‘’financement’’ de Y en a marre par les organisations comme Lead Afrique francophone ou Osiwa, est une absence d’utilité publique dans les actions qu’elle mène. ‘’On est une association, pas une Ong pour qu’on parle d’utilité, encore que, en guise d’exemple, dans le cadre de ses activités, Y en a marre a réhabilité la bibliothèque de l’Assemblée nationale, sur financement de l’Usaid’’, défend-il.

Concernant les 350 millions de francs Cfa qu’ils auraient reçus, Fadel Barro a une fois encore contredit ceux qui soutiennent cette thèse. ‘’S’ils veulent connaître la nature et le montant des financements de nos activités, qu’ils viennent nous le demander. Y en a marre n’a pas été convoqué et est prêt à aller répondre, si on le fait. Ce qu’on tient à dire aux Sénégalais, c’est que Y en a marre n’a pas reçu de l’argent qu’il a mis dans ses poches. Ce n’est pas vrai. S’ils cherchent des gens qui se sont enrichis, qu’ils les cherchent ailleurs’’, informe son coordonnateur.

‘’Les subventions que nous avons reçues le sont dans le cadre d’activités articulées, pensées dans le cadre de l’émergence du nouveau type de Sénégalais’’, poursuit-il. Ce que confirme Moussa Mbaye Guèye. ‘’Nous ne finançons pas Y en a marre. Nous entreprenons des activités avec le mouvement Y en a marre. Quand on a fait ‘’Dox ak sa gox’’, c’était pour permettre à tout citoyen de s’impliquer dans la gestion de sa localité. Nous accompagnons Y en a marre dans l’exécution de programmes d’activités’’, précise M. Guèye.

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