Publié le 21 Jun 2024 - 15:11
À QUELQUES SEMAINES DES EXAMENS DE FIN D'ANNÉE

Le CEM de Diouloulou mis à sac et incendié

 

Pour un pot de départ, un “rituel de fin d'année”, c'est tout sauf top. Le collégien sénégalais de ces dernières années s'est habitué à tout saccager, tout mettre sens dessus dessous, avant de prendre congé pour au minimum trois mois de son école. A CEM de Diouloulou, un cap dangereux a été franchi. Le collège est parti en fumée.

 

À quelques semaines des examens du BFEM et du baccalauréat, le CEM de Diouloulou (département de Bignona, région de Ziguinchor) a vécu un sale quart d'heure, à la veille de la Tabaski.

En effet, un incendie s’est déclaré audit collège d’enseignement moyen (CEM) dans cette commune au sud du Sénégal et a réduit en cendres les locaux de l’administration de cet établissement scolaire, dans la nuit de vendredi à samedi, rapporte l’APS qui cite un conseiller municipal de cette commune du département de Bignona.

“Nous sommes impressionnés par les dégâts et nous nous interrogeons sur les causes de cet incendie, et attendons de savoir les suites de l’enquête”, a confié à l’APS le président de la commission municipale chargée de l’éducation à Diouloulou, Boubacar Keita. Ce dernier regrette surtout que cet incident intervienne à quelques encablures des examens de fin d'année. “À quelques semaines des examens, tous les locaux de l’administration, le bureau du principal, celui des surveillants ainsi que la bibliothèque ont totalement pris feu”, a déploré M. Keita.

Selon lui, les services réduits en cendres abritaient “toutes les archives” de l’établissement. Le mandataire du maire de la commune revient également sur l'étendue des dégâts. “Les archives, les extraits de naissance des élèves, les bulletins de notes, les livrets de bac ainsi que les matériels de reprographie, ordinateurs, mobiliers de bureau, tout n’est plus qu’un tas de cendres”, a déploré Boubacar Keita choqué.

Sur les images parvenues à l'enquête, on constate des fenêtres défoncées, des tables-bancs saccagés, des toits complètement bousillés.

Tout cela indique qu'au-delà de l'autodafé à l'origine de la grande partie des dégâts, il y a eu beaucoup d'autres actes de vandalisme qui interrogent. Ainsi, on pense assez facilement à un acte criminel. Selon l'APS, il y aurait aussi des “messages laissés sur les lieux et des insultes proférées contre le principal de l’établissement”.

Ce dernier, interrogé, s'est montré très accusateur. Pour lui, c'est clair, les coupables sont ses propres élèves. “Certains élèves étaient en révision jusqu'à 4 h, dans la nuit qui a précédé l'incendie. C'est après le départ de ces potaches que le feu s'est déclaré”, a fait savoir le principal du collège de Diouloulou, Omar Badji.

Mais la vérité autour de cette “histoire de feu” pourrait très vite éclater, car selon les informations de l'Agence de presse sénégalaise, la gendarmerie était sur place pour “les constats d’usage et recueillir des indices”. Une enquête a été ouverte afin de tirer cette affaire au clair.

Un fait tout sauf nouveau qui interpelle

Mais la question qui mérite aussi d'être posée est la suivante : que font concrètement les autorités pour endiguer le phénomène de ces saccages récurrents qui n'honorent pas l'école ? En 2021, déjà, à Matam et à Hann, des élèves avaient déchiré leurs cahiers pour célébrer la fin de l'année académique. Une année plus tard, au lycée Ousmane Sembène de Yoff, les apprenants avaient mis la barre encore plus haute en détruisant tout sur leur passage : tables-bancs, fenêtres, portes ; rien n'avait pu résister à la folie destructrice de ces vandales. Toujours est-il que des mesures drastiques doivent être prises face à cette tare qui semble se propager d'année en année.

Les parents aussi interpellés

Dans un brainstorming pour comprendre le phénomène, la responsabilité parentale est aussi interpellée. Cependant, il est assez clair que dans une société de plus en plus en proie à la précarité, les parents sont plus enclins à se préoccuper des victuailles à mettre à la disposition de leurs progénitures. Même si c'est là un acte très noble, le contrôle à la maison est primordial.

À un niveau beaucoup plus global encore, l'association des parents d'élèves devrait davantage mettre l'accent sur une sensibilisation à grande échelle. Les élèves pourraient peut-être être conscients qu'en l'espace de trois mois seulement, ils seront appelés à rejoindre leurs salles de classe.

Enfin, dans un pays grandement touché par les abris provisoires, vandaliser les outils de travail encore insuffisants est contre-productif. Ainsi, la tutelle, les enseignants, les parents, les élèves, tous doivent s'atteler à siffler la fin de la récréation.

Mamadou Dio

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