Publié le 30 May 2022 - 22:46
RUPTURE ACCORD ENTRE SYNDICATS D’ENSEIGNANTS ET GOUVERNEMENT

Le document qui a créé le “malentendu’’

L’attitude des syndicats d’enseignants est regrettable et surprenante aux yeux du gouvernement qui assure avoir déployé un effort financier sans précédent. Le ministre des Finances Abdoulaye Daouda Diallo assure que, de son côté, l’Etat a bel et bien respecté ses engagements. Où donc se trouve le ‘’malentendu’’ ?

 

 ‘’Tous les engagements financiers contenus dans l’accord conclu le 26 février 2022 entre le gouvernement et les syndicats représentatifs d’enseignants ont été scrupuleusement respectés’’, assure le ministre Abdoulaye Daouda Diallo. Qui note que, jusqu’ici, ‘’aucun dysfonctionnement d’ordre financier d’un quelconque point de l’accord n’a été porté à l’attention des services de la direction générale du Budget du ministère des Finances et du Budget’’. Pourtant, les syndicats de l’enseignement  crient sur tous les toits que l’Etat ne respecte pas les engagements financiers. Pour se faire entendre,  ils ont entamé une  grève et annoncé un boycott des examens. Ce qui est incompréhensible aux yeux du gouvernement. ‘’Nous constatons avec surprise et regret, la rupture unilatérale de l’accord par les syndicats d’enseignants représentatifs’’, s’est indigné M. Diallo, annonçant que le gouvernement appréciera dans les prochains jours cette nouvelle situation.

En effet, l’accord conclu le 26 février dernier entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants représentatifs a porté sur sept (7) mesures. Il porte sur  la revalorisation de la prime scolaire au profit des instituteurs et instituteurs adjoints de 220%; le relèvement de l’indemnité d’enseignement de 50% à 60% ; l’augmentation de l’indemnité de contrôle et d’encadrement à  100% ; l’augmentation de l’indemnité de recherche documentaire et de surcharge horaire perçue par les professeurs d’enseignement secondaire (PES), les professeurs d’enseignement moyen (PEM) et les professeurs de collège d’enseignement moyen général (PCEMG), à 114%. Ce n’est pas tout. Il y a également les points relatifs à la revalorisation de l’indemnité liée à la fonction dirigeante qui varie de 93% à 229%; à la défiscalisation de l’indemnité de logement payée à 100 000 F CFA net d’impôt ; et enfin à la revalorisation de la valeur du point indiciaire de cinq (5) points passant de 51,43 à 56,43.

Par conséquent, à la direction de la Solde, on souligne qu’exceptée l’indemnité de logement qui est défiscalisée, toutes les autres mesures sont fiscalisées, ‘’conformément aux dispositions sans équivoque de l’accord’'.

‘’C’est un effort financier sans précédent’’

Pour les salaires du mois de mai 2022, chaque enseignant pourra constater sur son bulletin de salaire les rubriques explicites de l’accord, ainsi que les montants correspondants au titre de cette année 2, renseigne-t-on. Un tableau récapitulatif de ladite direction renseigne que l’enseignant, selon sa catégorie et son grade, pourra constater cette l’augmentation qui varie entre 50 000 F CFA et 180 000 F CFA, dans un contexte de morosité économique mondiale qui rétroagit sur les finances publiques de la Nation éprouvées par la subvention à l’énergie et le soutien des denrées de première auxquels bénéficient les enseignants.

‘’Au total, c’est un effort financier sans précédent qui a été fait en faveur des enseignants, malgré le contexte de crise économique mondiale et pris en compte dans la Loi de Finances Rectificative 2022 pour laquelle le budget révisé du ministère de l’Éducation Nationale s’est établi exceptionnellement à 673,150 milliards FCFA, compte non tenu des budgets des ministères de l’Enseignement Supérieur et de la formation professionnelle’’, fait-on remarquer. A ces mesures de revalorisation de la rémunération des enseignants, poursuit M. Diallo, s’ajoute le soutien au pouvoir d’achat des sénégalais (subvention à l’énergie, soutien aux prix des denrées de première nécessité et revalorisation des salaires des agents publics), pour un montant de 702 milliards F CFA. Les services d’Abdoulaye Daouda Diallo rappellent que les différentes augmentations des salaires des enseignants ne concernent que cette année.

De plus, il est annoncé que, dans six (6) mois (à partir du 1er janvier 2023), d’autres augmentations suivront, avant celles prévues en 2024, conformément à l’accord.

‘’Malentendu’’

Selon nos sources, le ‘’malentendu’’ viendrait d’un  document technique sur lequel les Services de la Solde avaient travaillé ; document qui fixe les minima et maxima des salaires. Ce document transmis aux syndicalistes à leur demande, recèle quelques écarts par rapport à certaines catégories d’enseignants, comme l’ont remarqué les enseignants lorsqu’ils l’ont détaillé. D’où l’ire des syndicalistes qui ont vite fait de penser à un ‘’coup fourré’’ de l’Etat. Une réunion du Comité de suivi est prévu d’ailleurs ce lundi au ministère des Finances ‘’pour lever les équivoques’’, d’autant plus que ‘’le gouvernement n’a absolument rien à cacher et met toutes les informations utiles à la disposition des enseignants’’, indique-t-on du côté du Ministère. Qui s’engage à corriger chaque fois que des erreurs seront constatées, tout en s’étonnant de l’empressement à déclencher des mouvements de grève, avant même que les salaires ne tombent. 

BABACAR SY SEYE

 

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