Examen d'une plainte contre Madonna pour son soutien aux homosexuels
Un tribunal de Saint-Pétersbourg a déclaré ce lundi à l'AFP qu'il déciderait d'ici la fin de la semaine de la suite à donner à une plainte déposée contre la star américaine Madonna pour son soutien aux homosexuels pendant un concert local.
«Cette plainte contre la chanteuse Madonna a été déposée vendredi dernier. Le tribunal doit décider dans les cinq jours si elle est recevable», a affirmé à l'AFP Tatiana Senko, du tribunal Moskovski de Saint-Pétersbourg (nord-ouest). Quelque 140 autres plaintes contre Madonna ont par ailleurs été déposées au parquet de Saint-Pétersbourg par des habitants de cette ancienne capitale impériale russe, a rapporté l'agence Interfax. «La majorité de ces plaintes ont été envoyées par Internet. Nous les avons toutes renvoyées à la police pour qu'elle les vérifie», a indiqué un responsable du parquet cité par Interfax.
«Montrer son estime et son amour» pour la communauté gay
La plainte actuellement examinée par le tribunal émane de militants de groupes ultra-nationalistes peu connus comme la Nouvelle Grande Russie et le Syndicat des citoyens russes, offensés par les propos de la chanteuse qui a plaidé en faveur de la cause homosexuelle pendant un concert dans cette ville le 9 août. Ces plaignants considèrent par ailleurs que la chanteuse a offensé les sentiments religieux des orthodoxes, en diffusant des images de croix orthodoxes brisées pendant ce concert. «Les plaignants réclament un dédommagement pour préjudice moral», a indiqué Tatiana Senko sans préciser la somme réclamée.
L'avocat des neuf plaignants, Alexandre Potchouïev, cité par les agences de presse russes avait indiqué vendredi vouloir réclamer 333 millions de roubles (8,5 millions d'euros) de dommages et intérêts à la star américaine. Pendant son concert à Saint-Pétersbourg, la reine de la pop américaine, dont le dos était recouvert de l'inscription «Sans peur», avait appelé le public à «montrer son estime et son amour» pour la communauté gay. Une loi adoptée en février à Saint-Pétersbourg punit les auteurs de tout «acte public» faisant la promotion de l'homosexualité et de la pédophilie. Le texte a été dénoncé par des défenseurs des libertés comme faisant un amalgame entre homosexualité et pédophilie.
Les militants homosexuels sont très mal vus en Russie, où l'homosexualité a été considérée comme un crime jusqu'en 1993, et comme une maladie mentale jusqu'en 1999, bien après la chute, en 1991, du régime soviétique. Les défilés pour la gay pride qu'ils essayent d'organiser depuis 2006 sont interdits par les autorités et dispersés sans ménagement par la police.
20Minutes