Publié le 19 Jun 2023 - 23:43
SAINT-LOUIS - LUTTE CONTRE LES INONDATIONS

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À moins de deux semaines de la ‘’fête du mouton’’ communément appelé Tabaski au Sénégal, le grand foirail de la commune de Sandiara n’a toujours pas fait le plein de moutons. Une situation préoccupante, malgré les efforts du gouvernement dont le Premier ministre chargé par ailleurs de l’Élevage a visité le marché ce weekend.

 

Le foirail de Sandiara est le plus grand du département. Chaque année, des centaines de milliers de têtes de béliers y sont vendues au grand bonheur des Sénégalais. Toutes les races de moutons y sont proposées pour toutes les bourses. Toutefois, cette année, une ombre noire semble planer dans le ciel du foirail : celle d’une pénurie de moutons. Ils sont nombreux les Sénégalais qui pensent qu’il n’y aura pas assez de moutons sur le marché, cette année, vu  l’instabilité sociopolitique que le pays a connue ces derniers temps. Un tour au marché permet au visiteur habituel de voir que le foirail n’est pas encore dans la ferveur des grands moments qu’il a connus par le passé. C’est d’ailleurs le sentiment des clients venus dans l’espoir d’acheter ici leur mouton de la Tabaski.

Cheikh Faye est venu de Dakar à la recherche d’un bélier. Des traces de poussières sont visibles sur ses cheveux, les yeux rouges, il a l’air fatigué. ‘’J’ai l’habitude de venir à Sandiara la veille de la fête de Tabaski pour y acheter mon mouton. Chaque année, c'est ici que j'achète mon bélier. D’habitude, à pareil moment, on pouvait voir des moutons à perte de vue. Mais quand je suis arrivé ce matin, ce qui m’a frappé en premier, c’est qu’il n’y a pas beaucoup de bêtes comme les dernières années. Cela m’inquiète’’. Ce constat est conforté par les vendeurs trouvés sur place. Ils estiment également que le nombre de sujets en place est nettement inférieur à celui de l’année dernière. ‘’L’année dernière, à pareille époque, malgré la fermeture de la frontière avec le Mali, il y avait plus de moutons sur le marché. Mais nous espérons que les marchands vont venir, car beaucoup de pères attendent le dernier jour pour acheter, surtout ceux  qui n’ont pas d’espace où garder le mouton à la maison’’, a expliqué Souleymane Sow, vendeur de son état.

 Cependant, certains vendeurs soutiennent qu’il y a des moutons qui sont venus de la Mauritanie, mais malheureusement leur nombre est insuffisant. ‘’Pourtant, il y a des moutons qui viennent de la Mauritanie, mais leur  nombre reste insuffisant. La marchandise importée par les Maures a été très tôt écoulée, car elle est souvent vendue à bas prix. D’ailleurs,  certains vendeurs préfèrent ces moutons qu’ils revendent ensuite’’, a assuré Ousmane Ndour.

Des éleveurs préviennent…

Au vu de la situation, le spectre de la pénurie ne laisse pas indifférents les éleveurs qui sont sceptiques quant à la suffisance des sujets pour cette année. D’ailleurs, Ismaïla Sow, président de la Maison nationale des éleveurs du Sénégal, conseille aux Sénégalais d’aller acheter le plus tôt possible, car, estime-t-il, ‘’avec le climat politique, rien n’est sûr. À Dakar, des manifestations sont programmées par l’opposition. Si jamais il y a une manifestation violente entretemps, il sera très difficile d’assurer le marché’’.

Dès lors, M. Sow appelle les  chefs de famille à aller acheter leur mouton, mais aussi demande aux éleveurs d’éviter de faire des opérations qui vont les ruiner. ‘’A mes parents éleveurs, il faut acheter un nombre de 100 au maximum et le revendre. Après avoir écoulé la marchandise, on peut acheter de nouveau. Cela permettra d’éviter la mévente, car au Sénégal, l’élevage à domicile est de plus en plus pratiqué’’, a soutenu Ismaïla Sow.

L’État rassure !

Malgré le doute qui plane dans la tête des éleveurs et des acheteurs, vu la situation actuelle, l’État a donné des assurances.

En effet, le Premier ministre, Amadou Ba, a choisi le samedi, jour du marché hebdomadaire, pour effectuer une visite. Sur place, le PM, accompagné d’une forte délégation gouvernementale, a été accueilli par le maire de la commune. Serigne Guèye Diop soutient que l’approvisionnement est important. ‘’Nous avons eu une bonne arrivée de moutons cette année, avec 4 000 têtes venues la semaine dernière et cela deux semaines après que les arrivées ont commencé. Au total, il y a 5 500 moutons au niveau de Sandiara et nous espérons que nous allons atteindre, dans une semaine ou deux, 8 000 moutons’’, a dit Serigne G. Diop.

Dans la même dynamique, il précise : ‘’En général, c’est le nombre que nous avons ici à Sandiara. Au niveau de la région de Thiès, nous sommes à 200 000 moutons. Sandiara représente 30 % de ce chiffre et nous attendons 20 000 moutons.’’

L’édile a également expliqué les efforts consentis par sa municipalité pour rendre le commerce facile. ‘’La mairie a installé de l’électricité dans le foirail et la gendarmerie est là pour veiller au grain. Ce foirail date de 40 ans et aujourd’hui nous avons besoin d’un autre foirail’’, a renseigné le maire.

Pour sa part, le ministre du Développement communautaire, de la Solidarité nationale, de l'Équité sociale et territoriale s’est dit satisfait de la disponibilité des moutons. Pour Samba Ndiobène Kâ, ‘’le plus important est la présence de la gendarmerie, mais aussi l’adduction d’eau potable pour abreuver les moutons et l’installation de l’électricité pour renforcer la sécurité’’. Ainsi, espère-t-il, ‘’les jours à venir, il y aura un grand rush’’.

Le Premier ministre Amadou Ba ne s’est pas exprimé durant cette étape de la visite. Il devait se rendre sur d’autres sites comme celui de Ngoundiane.

IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour)

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