Le 1er baril de pétrole sénégalais attendu ‘’d’ici 5 ans’’
Les députés ont examiné le budget 2016 du ministère de l’Energie et des Energies renouvelables qui a connu une baisse d’un peu plus de 14 milliards 275 millions. Lors de la séance plénière, les débats ont tourné essentiellement autour des découvertes pétrolières, la Senelec et l’électrification rurale.
Les députés se sont particulièrement intéressés aux récentes découvertes de pétrole, lors de l’examen du budget 2016 du ministère de l’Energie et des Energies renouvelables, ce samedi. Mais le ministre a douché leur enthousiasme, en soutenant qu’on ne peut pas fournir actuellement de détails sur ce sujet. Car on est en phase d’exploration. Aux parlementaires qui ont voulu savoir à quand la sortie du premier baril du pétrole sénégalais, le ministre Thierno Alassane Sall a répondu : « Si tout se passe bien, c’est possible dans 5 ans. « On est en train de mettre en place des investissements importants pour, d’ici 3 ans, déterminer la qualité, la quantité, la rentabilité du pétrole et les investissements nécessaires. Deux ans après, la production peut être effective. » Il a soutenu aussi qu’il y a de fortes raisons d’espérer que des quantités importantes de gaz soient trouvées aux frontières avec la Mauritanie. « Compte tenu du fait que des découvertes précises ont été faites du côté mauritanien par la même société Cosmos, qui effectue des explorations au Sénégal, des échanges sont en cours avec la Mauritanie pour trouver les meilleurs arrangements possibles sur la question », a-t-il révélé devant la représentation nationale.
Les bonnes performances de la Senelec
Le budget du ministère de l’Energie et des Energies renouvelables a été voté à l’unanimité des députés de l’Assemblée nationale, ce samedi après-midi. Il s’élève à 85 milliards 370 millions contre 99 milliards 645 millions de francs CFA en 2015. Donc, une baisse de 14 milliards 275 millions 416 mille 360 francs Cfa en valeur absolue et 14,33% en valeur relative. Il ressort des travaux de commissions que cette baisse se justifie par les bons résultats de la Senelec qui lui ont permis de réaliser plus de 2 milliards de bénéfices, en 2014, après plusieurs années d’exercices déficitaires. « Ces résultats combinés à la baisse du prix du baril de pétrole ont permis à l’Etat de réduire la compensation tarifaire qui grevait considérablement son budget », explique le document. Toujours à propos de la Senelec qui peine à recouvrir plusieurs de ses dettes, les élus ont insisté sur l’obligation des clients d’honorer leurs factures.
Selon la majorité des parlementaires, les collectivités locales, les établissements publics, y compris les hôpitaux doivent payer comme les particuliers. « Les communes doivent 31 milliards de francs CFA à la société d’électricité. Ce qui entrave considérablement ses capacités financières », a déploré le ministre Thierno Alassane Sall. Ainsi, s’est posée la question de délester ou pas les hôpitaux qui ne payent pas leurs factures. Les honorables députés militent pour le oui. « Ceux qui ont signé des contrats avec la Senelec doivent les honorer car elle ne peut pas être otage des communes et des structures sanitaires. C’est trop facile », a déclaré le président du groupe parlementaire de la majorité Benno Bokk Yaakaar », Moustapha Diakhaté. Le ministre d’ajouter : « Pour une énergie suffisante, il faut que tout le monde paye. Si on ne le fait pas, c’est la Senelec qui va s’arrêter un jour. Et là, c’est le Sénégal qui sera coupé et non un seul hôpital. »
Le ministre de l’Énergie a également fait des promesses. Il a annoncé un projet de centrales éoliennes qui va fournir 50 MW, dès 2017. A l’endroit du monde rural dont les représentants ont dénoncé la marginalisation et le manque d’effectivité des projets consacrés à cette partie du pays, il a promis 10 mille biodigesteurs et l’accélération de l’électrification rurale.
Abdourahim Barry (Stagiaire)