80 % de la population n’a pas accès à l’eau, selon le maire
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Quatre-vingts pour cent des 60 000 habitants que compte la population de Nguékhokh ont soif. C’est ce que le maire Pape Songho Diouf a déploré hier, lors de la visite du directeur général de la Sones des chantiers du Peamu dans la commune. Il a assuré que de l’eau en quantité et en qualité sera servie à la population de Nguékhokh, sous peu.
Le maire de Nguékhokh, qui recevait hier le directeur général de la Sones, lors d’une visite de chantiers des infrastructures de la Société nationale des eaux du Sénégal, n’a pas fait dans la langue de bois, au moment d’étaler les soucis de ses administrés. Il a informé que sur les 60 000 âmes qui vivent dans sa commune, 80 % n’ont pas accès à l’eau. Pis encore, les 20 % qui ont accès au liquide précieux n’ont pas d’eau potable. ‘’Vous savez, on était à 5 000 habitants à Nguékhokh, en 1981, et maintenant nous sommes à 60 000 habitants et 80 % de la population n’ont pas accès à l’eau. Sur les 20 % qui sont servis, l’eau n’est pas potable, elle n’a pas été traitée, mais pompée et servie directement à la population. Cela constitue un danger’’, a expliqué Papa Songho Diouf.
Un problème qui, à ses yeux, est devenue une priorité pour les autorités qui ont en charge ce secteur. ‘’Quand j’ai interpellé le directeur de la Sones Charles Fall, il m’a dit que c’est une priorité pour lui, pour le ministre de l’Eau, pour le président Macky Sall. Le président Macky Sall a un projet de 13 milliards pour l’axe Mbodiène – Mbour – Nguékhokh – Somone’’, indique-t-il. C’est le Projet eau et assainissement en milieu urbain qui est destiné à rendre disponible l’eau dans les villes qui ne sont pas totalement couvertes. Dans ce cadre, pour ce qui concerne la commune de Nguékhokh, le premier magistrat de la ville confie : ‘’D’ici la fin du mois, on va commencer à utiliser l’eau. Je ne sais pas pour la population, mais en tout cas nous, nous sommes satisfaits aujourd’hui de venir ici avec le directeur général de la Sones pour voir l’état d’avancement des travaux et je pense que ce qui reste à faire est de l’ordre de 2 à 3 % des travaux.’’
Pour Charles Fall, Directeur général de la Sones, c’est normal de se retrouver avec un niveau d’accessibilité aussi faible. En effet, indique-t-il, ‘’ce n’est pas parce qu’il n’y a pas une bonne capacité de production des deux forages qui datent de 1981, avec un peu plus de 20 km de réseau de distribution. Mais nous l’avons vu, d’après une étude de nos techniciens, plus de 54 % de l’eau produite par ces forages se volatilisent. Ce qui fait que le rendement de réseau est de 46 %. Plus de la moitié de l’eau n’arrive pas aux populations’’.
De ce fait, dans le cadre de ce projet Peamu, ‘’nous avons réalisé, pour atteindre cet objectif d’accès universel à l’eau, deux forages dont la capacité globale est de 230 m3/h contre 85 m3 par rapport à la situation actuelle’’, a fait savoir le directeur général.
A l’en croire, la capacité de production de Nguékhokh est multipliée par trois, aujourd’hui. Il ajoute : ‘’Nous avons également réalisé un château d’eau de 1,100 million de m3. A cela s’ajoute 56 km de réseau de distribution. Nous avons multiplié par deux et densifier le réseau existant et nous ne nous arrêterons pas en si bon chemin’’, promet Charles Fall. Qui poursuit : ‘’Le dispositif qui est là est doté d’une unité de traitement. Donc, c’est l’injection de chlore pour que la qualité de l’eau réponde aux meilleurs standards. Notre référentiel, c’est les critères de l’OMS. Pour la population de Nguékokh, l’eau sera aussi bien suffisante en quantité et en qualité’’, a-t-il assuré.
D’ailleurs, ‘’les travaux sont très avancés, fait savoir Charles Fall. Il reste quelques réglages techniques à faire. L’entreprise nous a rassurés quant à leur achèvement, d’ici quelques semaines. Mais après l’achèvement, il y a ce qu’on appelle le basculement ; c’est une autre phase, c’est comment faire pour que les populations profitent de ces infrastructures’’, martèle-t-il.
Ainsi, deux réseaux vont cohabiter ; l’ancien et le nouveau. Du coup, il faut, au fur et à mesure, changer les compteurs.
Selon Charles Fall, ‘’il a été recensé plus de 4 000 clients qui étaient avec l’Asufor. Donc, il faut changer ces compteurs et reprendre le branchement. Ça ne sera pas des reports, mais des branchements nouveaux’’. Pour cela aussi, ‘’le gouvernement, avec l’appui de la banque, a consenti avec la localité 1 500 branchements sociaux. Lorsque le recensement a été fait, les besoins s’établissaient à 1 500. Aujourd’hui, nous sommes à 4 000. Le ministre nous a instruits, après la mission technique, à examiner les voies et moyens de porter le nombre de branchements sociaux de 1 500 à 4 000’’, renseigne-t-il.