SONATE
Papa,
On m’a demandé d’écrire à ton sujet mais rien ne vient…
Rien ne vient, car rien ne va et d’habitude quand rien n’allait… c’était toi Papa
C’était toi qui de par ta simple voix arrêtait les tourbillons de pensées
C’était toi qui, par quelques mots, rassurait et orientait
C’était toi qui de par une timide étreinte remettait le monde à l’endroit
« Qu’est ce qui ne va pas chérie ? » Tout allait bien papa, parce que tu étais là !
Tu étais l’inspiration et la boussole
Tu étais le nounours et la grande école
Tu étais papa… Papa…
On m’a demandé d’écrire mais comment écrire quand plume t’appartient ?
Quand rien de ce que l’on puisse écrire n’exprime le vide la douleur, la confusion, la colère…
Rien.
Que dire de toi sinon que l’histoire ne faisait que commencer
D’ailleurs… avec toi elle ne faisait toujours que commencer
Chaque jour était l’aube d’un nouveau projet
Reviens, que l’on puisse les réaliser
Reviens, que l’on continue tes combats
Reviens, que je me fâche de te voir rêver plus grand
Reviens pour continuer à m’apprendre qu’à même soixante-neuf ans,
On ne rêve jamais trop grand
Reviens, pour continuer à nous éclairer
A redéfinir la générosité
Reviens, que l’on rattrape le temps perdu
Reviens ! Je ne te partagerai plus !
Du moins, je crois…
Au final, est-ce que j’aurai le choix ?
Tu étais l’ami de tous, tu étais le papa de tous
Mais reviens pour n’être que notre papa à nous
Juste à nous, juste un jour…
Papa,
Nous n’étions pas préparés
Il y a encore trop de choses à dire,
Trop de câlins à faire
Trop de mots latins à apprendre
Trop de « je t’aime » à aimer
On m’a demandé d’écrire alors que ma muse est partie
Sans dire au revoir, sans crier gare
Finalement, tu es parti dans ce qui te représentait
La spontanéité, l’irréductibilité
Tu es parti dans toute ta liberté…
NOUS, …en « corps »