Gën Ji hip hop dénonce les mariages précoces
Quelques notes de kora, une voix d’enfant dont la question pose une lancinante question. ‘’Tata Wasso, doit-on donner en mariage une fillette de 10 ans ?’’, demande-t-elle sur un ton innocent. Les artistes de Gën Ji apportent leur réponse dans la chanson. Un single intitulé ‘’Mariage des enfants’’ et sorti cette semaine.
Gën Ji hip hop est une association qui regroupe des femmes évoluant dans les cultures urbaines. Les artistes, membres de cette entité, luttent, entre autres, contre les violences faites aux femmes. Après la performance faite lors d’un rassemblement pacifique sur cette question, elles viennent de sortir un single dont le titre est ‘’Mariage d’enfants’’.
Comme indiqué dans le titre, la chanson dénonce les mariages précoces et est sortie cette semaine. ‘’C’est à la suite du suicide d’une petite Guinéenne qui a été mariée de force que toutes les artistes de Gën Ji hip hop ont décidé de prêter leurs voix. Elles ont été affectées, touchées au plus profond d’elles par cet évènement regrettable et malheureux. Et pour elles, la meilleure manière de partager leur émoi et leur indignation était de faire un morceau’’, a expliqué à ‘’EnQuête’’ la secrétaire générale de l’association Gën Ji hip hop, Ndèye Fatou Tounkara dite ‘’Wasso’’.
Pour elle, ‘’cette pratique, qui date de longtemps, devrait aujourd’hui être bannie dans les sociétés’’. Sur le flyer de promotion, est représentée une femme, le visage à moitié découvert, tête baissée, avec une larme qui perle sur sa joue. Il y a une cage en haut de laquelle est notée : ‘’Certificat de mariage.’’ ‘’Le certificat de mariage symbolise ici les instances de décision qui reconnaissent et à la limite légalisent ces actes répugnants. Elles ne réagissent pas, malheureusement. La femme qui pleure symbolise le désarroi de la mère. Tout le monde attend, généralement, quand on parle de mariage d’enfants, de voir le visage d’une petite fille sur les affiche. Mais nous, nous voulons mettre ici en avant la souffrance de la mère qui sait, au fond d’elle, sans toujours le dire, que sa fille va souffrir’’, a expliqué Wasso. Et pour faire passer leurs messages, les artistes ont chanté en wolof, en français, en anglais, en pulaar et en soninké. Elles demandent aux parents de laisser les enfants étudier et de choisir librement leurs maris, le moment opportun.
B.BOB