851 divorces, 263 violences conjugales 159 viols, 36 mariages forcés…
Les deux boutiques de droit de l’Association des juristes du Sénégal (AJS) ont livré leurs statistiques pour l’année 2014. Plus de 3 659 personnes ont été consultées pour des cas aussi divers que les divorces, les violences conjugales, les viols et les mariages forcés.
Depuis 2008, l’Association des juristes sénégalaises (AJS) a mis sur pied, avec ses partenaires, une boutique de droit à la Médina, puis une autre dans le département de Pikine depuis 2013. Leurs objectifs sont entre autres l’amélioration des services sociaux de base, la promotion des droits humains et la contribution à la lutte contre les violences faites aux femmes. Elles viennent de publier leur bilan de l’année 2014. Ainsi, selon les statistiques dont EnQuête détient copie, au niveau des deux boutiques, plus de 3 659 personnes ont été consultées l’année dernière. La boutique de la Médina a reçu beaucoup plus d’individus, du fait de son ancienneté, avec 3 060 cas. Tandis que Pikine n’a enregistré que 599 personnes.
D’après les chiffres publiés par l’Ajs, 851 cas de divorces leur ont été soumis dont 702 cas pour la boutique de la Médina (avec 597 femmes contre 105 hommes) et 149 cas à Pikine (avec 137 femmes et 12 hommes). Les juristes ont également été saisies pour 159 cas de viols. 117 à la Médina (par 88 femmes et 29 hommes). 42 cas à Pikine (par 41 femmes et 1 homme). Toujours durant l’année 2014, les collaboratrices de Fatou Kiné Camara, Présidente de l’AJS, ont été interpellées pour 36 cas de mariages forcés, 263 cas de violences conjugales dont 230 pour la Médina (avec 198 femmes contre 38 hommes) et 33 pour Pikine.
37 femmes répudiées et 36 cas de mariages forcés
L’Ajs renseigne qu’elle a aussi été saisie pour des cas d’injures, de coups et blessures. 137 cas ont été comptabilisés dont 130 à la Médina (74 femmes et 56 hommes) et 7 à Pikine. En outre, 37 femmes ont été répudiées (25 à la Médina et 12 à Pikine). 10 cas d’abandon de famille, 143 cas de succession, 265 cas de défaut d’entretien dénoncés par des femmes, 36 cas de mariages forcés du côté de la Médina ont concerné 30 femmes et 6 hommes.
D’autres cas ont été soumis à l’appréciation et à l’expertise d’Amy Sakho, coordinatrice de la boutique de Pikine, et toute son équipe. Il s’agit des droits immobiliers, des séparations de corps, des abus sexuels, de la bigamie, de droit des Sociétés et assurances, immobilier, travail, pénal et administratif, foncier, des pensions alimentaires, des abandons de familles, entre autres.
Sur les 4 429 appels reçus, Dakar vient en tête avec 3 299
Les boutiques reçoivent également beaucoup d’appels. En 2014, elles ont reçu plus de 4 429 appels. L’Ajs révèle que les cas de divorces viennent en tête, suivis des violences conjugales, des défauts d’entretien et des viols. Et pour la répartition des appels par région, Dakar vient en tête (3299), suivie de Thiès (273) et Saint-Louis (131). Les juristes ne se sont pas arrêtées à enregistrer les cas, elles font aussi le suivi de plusieurs des cas précités.
CHEIKH THIAM