Vers un accord sur la fin des violences
Après seize mois de révolte, une entente vient d'être trouvée en Syrie. C'est en tout cas ce qu'a annoncé ce lundi Kofi Annan. L'ancien secrétaire général des Nations Unies a indiqué être tombé d'accord avec le président Bachar al-Assad en vue de la fin des violences qui perdurent encore à l'heure actuelle dans le pays.
L'émissaire international, qui s'est rendu à Damas ce lundi, doit toutefois soumettre aux rebelles cette « approche ». Le médiateur, qui avait reconnu deux jours plus tôt l'échec de son plan de sortie de crise en six points, n'a pas détaillé le contenu de l'accord mais a précisé qu'il sera soumis aux rebelles engagés dans de violents combats avec l'armée à travers le pays.
Le quotidien syrien proche du pouvoir, al-Watan, a dévoilé que les discussions entre les deux hommes porteront sur le moyen de mettre en œuvre l'idée d'une transition politique suggérée par Kofi Annan lui même, et approuvée par le Groupe d'action sur la Syrie à Genève le 30 juin. Ce plan prévoit la formation d'un gouvernement de transition qui réunit des représentants du pouvoir et de l'opposition. Mais aucune éventualité de départ de Bachar al-Assad n'est évoquée. La communauté internationale avait divergé sur l'interprétation de l'accord, Washington estimant qu'il ouvrait la voie à l'ère « post-Assad », tandis que la Russie et la Chine, alliées de Damas, réaffirmaient qu'il revenait aux Syriens de déterminer leur avenir.
Discussions "constructives"
Le président russe Vladimir Poutine a d'ailleurs souligné de nouveau lundi qu'il prônait une « solution politique pacifique », rejetant « toute ingérence par la force de l'extérieur ». Arrivé la veille à Damas pour sa troisième visite depuis sa prise de fonctions, le médiateur Annan a affirmé avoir tenu des « discussions très franches et constructives » avec le dirigeant syrien, dont le régime tente d'étouffer depuis près de 16 mois une contestation qui s'est militarisée au fil des mois. Répression et combats ont fait plus de 17.000 morts dans le pays, selon une ONG syrienne. « Nous avons discuté de la nécessité de la fin des violences et des moyens d'y parvenir. Nous nous sommes mis d'accord sur une approche que je vais partager avec l'opposition armée », a indiqué Kofi Annan à la presse en référence aux rebelles, sans plus de détails.
De son côté, le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères, Jihad Makdessi, a également qualifié la réunion entre les deux hommes de « constructive ». Il a aussi affirmé que la conférence de Genève « a été perçue (par MM Annan et Assad) comme un pas important en vue de faire avancer le processus politique et créé un environnement de dialogue ». Le plan Annan stipule, outre la fin des violences, un dialogue politique, l'acheminement de l'aide humanitaire vers les zones touchées par les combats, la fin des détentions arbitraires, la liberté de circulation pour les journalistes et la liberté d'association et le droit de manifester pacifiquement. Après sa visite à Damas, Kofi Annan doit se rendre à Téhéran lundi après-midi, selon les médias iraniens.
France Soir