Manifestations de masse contre Faure Gnassingbé
C'est une première depuis 2005 et l'arrivée au pouvoir de Faure Gnassingbé. Des milliers d'opposants politiques et de la société civile ont manifesté à Lomé mardi et mercredi, pour réclamer notamment le retrait de la réforme électorale votée par le Parlement le 25 mai. Une mobilisation violemment réprimée.
Deux jours d’émeute à Lomé suite à l’appel à manifester du collectif « Sauvons le Togo ». Mardi, des manifestants ont pris d’assaut Dékon, un grand centre commercial de la capitale, où ils ont passé la nuit. Ils ont été surpris mercredi matin par une pluie de grenades lacrymogène envoyées pas la police. Des échauffourées ont alors éclaté avant de prendre des allures de vraie guérilla urbaine, s’étendant à plusieurs quartiers de la capitale. Selon des informations partielles, on dénombrerait plusieurs dizaines de blessés parmi les opposants et deux policiers tués.
Le collectif « Sauvons le Togo » est un regroupement de partis de l’opposition et d’organisations de la société civile qui réclament le retrait de la réforme du code électoral et du découpage électoral voté à la fin de mai par le Parlement togolais, notamment en prévision des élections législatives et municipales d’octobre prochain. Ses membres réclament par exemple un mode de scrutin présidentiel à deux tours. En outre, ils demandent la mise en œuvre des recommandations du rapport de la Commission nationale des droits de l’homme relatif à la torture.
Journées "Togo mort"
Dans l’après-midi, des proches du gouvernement contactés par Jeune Afrique ne souhaitaient pas réagir. Les manifestations auraient rassemblé plusieurs centaines de milliers de manifestants, selon la presse locale. Des chiffres invérifiables, mais une chose est sûre : depuis 2005, après l’élection controversée de Faure Gnassingbé, c'est la première fois que la population répond massivement à l'appel de l'opposition à sortir dans la rue. « C’est un signal envoyé au gouvernement. Faure Gnassingbé et ses amis doivent comprendre que le peuple en a marre. Ils doivent partir », se déchaîne Me Zeus Ajavon, coordinateur du collectif. Ce mercredi, le Collectif a conclu la journée de mobilisation en lançant pour jeudi et vendredi une opération de désobéissance civile baptisée « Togo mort ».
Jeune Afrique