Des opérateurs se plaignent de mauvaises conditions
Des opérateurs de transfert d’argent au Sénégal se sont plaints mercredi de goulet d'étranglement dans leurs activités, et entendent s'unir pour sauver leur secteur.
Pendant qu'Orange Money rit, d'autres opérateurs de transfert d'argent se lamentent sur leur sort. En conférence de presse hier, ceux-ci ont listé leurs problèmes et annoncé la tenue, le 5 du mois courant, d'une assemblée générale du Réseau national des opérateurs de transfert d’argent (Renota) qu'ils ont porté sur les fonts baptismaux.
Ces plaignants ont dit craindre le syndrome des télé-centres qui, après avoir écrit les lettres d’or de la téléphonie au Sénégal, ont été plongés dans une nuit sans fin à cause d’une concurrence déloyale et d’un réseau mal organisé. S’ils en sont arrivés à prendre les devants, c’est parce que les opérateurs de transfert d’argent se trouvent pris entre plusieurs maux qui tournent autour de leurs rapports avec des partenaires qui créent les logiciels, les banques et les clients. Et les problèmes sont notés également entre opérateurs eux-mêmes notamment en ce qui concerne les différences dans les commissions des transactions. ''Rien que dans le réseau W@ri, les opérateurs ne gagnent pas les mêmes commissions. Cela diffère selon que c’est la banque qui agrée directement ou alors le réseau lui-même. Pour nous, cette dernière possibilité ressemble à de la tromperie car ce que l’on a connu jusqu’ici, c’est que seule les banques sont habilitées à agréer'', a dénoncé Serigne Gaye, chargé de communication du Renota. L’autre problème est lié au réseau : souvent, c’est en pleine transaction qu’il disparaît du fait notamment que les serveurs utilisés ne peuvent pas supporter le nombre de points créés, a expliqué Mamadou Anne, président du Renota.
En outre, les offres promotionnelles posent souvent problèmes, de l'avis de Serigne Gaye : ''C’est nous qui investissons notre argent mais on ne nous informe jamais des offres promotionnelles et autres diminutions pour le compte du client''. ''Pourtant nous investissons notre argent et nous payons la location, en quoi donc ces offrent promotionnelles devraient-elles nous concerner ? Ceux qui offrent n’ont qu’à supporter le coût au lieu de nous l’imposer'', se plaignent les membres du Renota qui s'en prennent aussi aux banques qui les agréent. Ils estiment que celles-ci devraient les accompagner à travers des facilités, mais ne le font pas. ''Au lieu de faire de nos comptes d’exploitation des comptes sans frais, les banques en font des comptes normaux avec des intérêts que nous devons payer'', pestent-ils.
Pour Mamadou Anne et ses camarades, l’État doit assainir le milieu au risque de voir disparaître le transfert d’argent.