Le Fmi demande la suppression de la parafiscalité
La suppression de la parafiscalité, c’est ce que demande le chef de la mission du Fmi au Sénégal. Ali Mansoor pense qu’il y a dans la parafiscalité des prélèvements qui se font sans aucune transparence.
Le Fonds monétaire international (Fmi) invite le gouvernement à éliminer la parafiscalité dans l’imposition de certains produits. Le chef de la mission du Fmi au Sénégal a laissé entendre, hier, que la question était au centre de leurs discussions avec les autorités sénégalaises.
Selon Ali Mansoor, qui faisait face à la presse après avoir bouclé sa visite au Sénégal, la parafiscalité doit être revue parce qu’il ‘’y a beaucoup de prélèvements qui se font d’une façon qui n’est pas transparente’’. ‘’Nous pensons que quand l’Etat collecte de l’argent, il doit aller au Trésor, ensuite le Budget peut faire des subventions s’il y a lieu’’, conseille le chef de mission du Fmi. L’élimination de cette parafiscalité, poursuit-il, doit commencer par les produits pétroliers. A l’en croire, cela ne va constituer ‘’qu’un début’’, et les discussions avec le gouvernement vont continuer pour élargir la suppression à d’autres domaines afin de mettre en place des systèmes beaucoup plus transparents.
Sur un autre registre, Ali Mansoor, qui a effectué une mission au Sénégal, du 2 au 15 septembre 2015, invite les autorités à faire ‘’des efforts sur les dépenses fiscales’’. Ainsi, il appelle le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan à revoir le dossier des exonérations fiscales qui, à son avis, ‘’ont coûté plus à l’Etat que ce qui a été envisagé’’. La remarque faite par le Fmi est que ‘’les recettes fiscales, même si elles augmentent par rapport au premier semestre de l’année dernière, restent en deçà du niveau prévu’’.
‘’Il faut utiliser de façon plus efficace les ressources publiques. Il faut que tout l’argent revienne à l’Etat’’, plaide pour sa part le représentant résident du Fmi à Dakar, Loko Boileau.
En outre, l’autre appel lancé par le chef de mission du Fmi à Dakar à l’endroit des autorités est l’ouverture de l’espace économique pour faciliter l’émergence des Petites et moyennes entreprises pour créer de l’emploi et de la richesse. Ali Mansoor estime aussi que le gouvernement doit intervenir pour soutenir les entreprises en difficultés.
La croissance au rendez-vous
Cependant, la mission du Fmi apprécie ‘’la bonne tenue de l’activité économique’’. Pour l’année 2015, le Sénégal s’est fixé un objectif de croissance de plus de 5%. Ce taux visé va être atteint en fin d’année, rassure Ali Mansoor. ‘’Trop souvent dans le passé, on a eu des objectifs de croissance qui n’ont pas été atteints. Cette croissance au-delà de 5% représente un changement positif’’, se réjouit-il. Pour 2016, ce taux peut atteindre les 6%. Il s’y ajoute, d’après toujours M. Mansoor, que l’inflation va demeurer faible, et le déficit budgétaire ‘’sera respecté sur la base des résultats des premiers 6 mois’’. Malgré ces ‘’perspectives positives’’, le Fmi invite les autorités à accélérer le rythme des réformes et élargir leur champ d’actions si ‘’on veut être plus ambitieux et atteindre les objectifs qui étaient visés dans le Pse’’.
CRISE A SÉNÉGAL AIRLINES Le Fmi propose la restructuration ou une nouvelle compagnie La situation à Sénégal Airlines préoccupe, au-delà des autorités étatiques, certains partenaires au développement. Le Fonds monétaire international qui s’est imprégné de l’état de la compagnie aérienne appelle le gouvernement à ‘’prendre une décision très rapidement’’. D’après le chef de la mission du Fmi qui était à Dakar du 2 au 15 septembre 2015, il y a deux cas de figure possibles pour solutionner le problème. D’abord, les actionnaires de la boîte doivent recapitaliser et en fonction des sommes injectés, ils auront de nouvelles parts, estime Ali Mansoor. ‘’Aujourd’hui, la valeur de l’entreprise est à zéro’’, a-t-il dit. Ensuite M. Mansoor propose aux autorités sénégalaises de ‘’créer une nouvelle compagnie qui n’aurait pas un passé négatif auquel dépendre et d’utiliser cette plate-forme pour trouver un partenaire stratégique’’. ‘’Il faudrait soit une compagnie restructurée soit une nouvelle compagnie aérienne et puis trouver un partenaire stratégique qui a une force internationale afin de pouvoir retrouver sa place et utiliser cette alliance stratégique pour développer le hub aérien’’, propose-t-il. A l’en croire, la seule raison qui explique l’échec de Sénégal Airlines est que ‘’les petites compagnies ne peuvent pas réussir’’. Que la compagnie soit restructurée ou non, il s’attend à ce que les autorités prennent une décision avant la fin du mois de novembre 2015. |
A. NG. NDIAYE