Publié le 29 Oct 2012 - 18:00
TROIS QUESTIONS À IDRISSA SECK

«Pas d’avancées significatives sur l’ensemble des chantiers»

 

 

Dans son sermon de Tabaski, l'imam Babacar Ndiour a insisté sur les violences notées ces temps-ci surtout à Dakar. Qu’en pensez-vous ?

 

Je pense que le fondement doit demeurer la justice et l’équité. La protection de tous les citoyens, la protection de leur droit à la vie d’abord qui est sacrée, ensuite la sécurité de leurs biens. Garantir cette sécurité, c’est une première obligation. C’est pour cela que l’objectif est de ramener la paix sur l’ensemble du territoire national et, en particulier, en Casamance, c’est un objectif de tout premier plan. Il faut se préoccuper également de l’application stricte et de l’égalité stricte de tous les citoyens face à la loi et laisser à la justice le soin de trancher tous les conflits qui ne manquent pas d’exister dans toute société humaine. Et tout ceci dans le respect naturellement des droits de tout le monde. Je déplore donc ce qui s’est passé récemment à Dakar. La manifestation est un droit reconnu par la constitution mais dans le respect de la sécurité des autres.

 

Estimez-vous que l’État a failli à sa mission d'assurer la sécurité des victimes de ces violences ?

 

Absolument ! A chaque fois qu’il est porté atteinte à la sécurité des citoyens, dans leur vie comme dans la protection de leurs biens, on peut considérer que c’est un échec de l’État.

 

Les populations ont vite fait de trouver un responsable à leurs difficultés : le gouvernement dont vous êtes partie prenante. Que répondez-vous à cela ?

 

Je pense que le gouvernement s’est engagé à faire face à la préoccupation des populations. Aujourd’hui, force est de constater qu’il n’y a pas d’avancées significatives sur l’ensemble des chantiers. La prise en charge des préoccupations des populations autour desquels l’alternance s’est organisée n’est pas encore effective. La Casamance est encore en attente de sa paix, la cherté de la vie assaille encore les populations, le chômage demeure élevé et le président a cinq ans pour faire face à cette situation. Six mois, c’est peut-être trop peu, la charge est lourde. J’avais dit, ici, à Thiès, que je le soutenais sans l’encombrer parce que la charge qui l’attendait est énorme. Nous verrons s’il est à la hauteur ou pas.

 

NDÈYE FATOU NIANG THIÈS

 

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