Publié le 28 Nov 2018 - 14:27
VACCIN CONTRE LE PAPILLOMA VIRUS

Les précisions du docteur El Hadj Mamadou Ndiaye

 

La polémique suscitée après l’introduction du vaccin contre le col de l’utérus a laissé un grand doute chez les populations. Certains parents ont même refusé de faire vacciner leurs enfants. Mais, selon le directeur de la Prévention, ce vaccin ne constitue aucun risque chez les enfants et les effets secondaires sont bénins.

 

Le Papillome humain (Pvh) est un ensemble de virus à Adn constitués de centaines de sérotypes, mais 13 sont considérés comme étant les plus associés aux cancers. Parmi eux, les types 16 et 18 sont les plus à risque de cancer causant 70 % des cancers du col de l’utérus. Les types 6 et 11 sont incriminés dans 90 % des verrues ano-génitales. S’agissant du cancer du col de l’utérus, il est le deuxième cancer gynécologique dans le monde et le premier au Sénégal. C’est pourquoi le pays a fait de la lutte contre cette pathologie une des priorités de son Programme national de développement sanitaire (Pnds). Face à ce fléau, le gouvernement a introduit le vaccin dans le Programme élargi de vaccination.

Très controversé, ce vaccin cause beaucoup de réticences chez les parents. La polémique est énorme. Mais, selon le directeur de la Prévention, Docteur El Hadj Mamadou Ndiaye, les enfants ne courent aucun risque de se faire vacciner. ‘’Des inquiétudes ont été suscitées par des cas de syndrome douloureux régional complexe (Sdrc) et de syndrome de tachycardie orthostatique posturale (Stop) suite à la vaccination anti-Pvh. Malgré les difficultés de diagnostic de ces deux affections, l’examen des données pré-homologation et post-homologation n’apporte aucune preuve d’un lien direct entre ces syndromes et la vaccination anti-Pvh’’, a précisé le Dr Ndiaye.

Selon lui, trois vaccins prophylactiques dirigés contre les types de Pvh à haut risque sont actuellement disponibles et commercialisés dans de nombreux pays du monde, pour prévenir les maladies. Il s’agit d’un vaccin quadrivalent homologué par l’Oms pour la première fois en 2006, d’un vaccin bivalent homologué par l’Oms en 2007, d’un  vaccin nonavalent homologué par l’Oms en 2014. Ces vaccins sont tous destinés à être administrés, si possible, avant le début de l’activité sexuelle, c’est-à-dire avant la première exposition aux Pvh. ‘’Aucun de ces vaccins ne contient de produit biologique vivant ou d’Adn viral, de sorte qu’ils ne sont pas infectieux. Ils ne renferment aucun antibiotique ou agent conservateur’’, a-t-il soutenu dans un communiqué parvenu hier à ‘’EnQuête’’.

A en croire le préventionniste, au 31 mars 2017, 71 pays du monde (37 %) avaient introduit un vaccin anti-Pvh dans leur calendrier de vaccination national pour les filles et 11 pays (6 %) l’avaient également fait pour les garçons. Au Sénégal, c’est le vaccin anti-Pvh quadrivalent qui est utilisé. C’est une suspension pour injection intramusculaire contenant des protéines virales L1 purifiées des Pvh de types 6, 11, 16 et 18.  ‘’Ce vaccin est indiqué chez les filles et les garçons dès l’âge de 9 ans, pour prévenir les lésions pré malignes et les cancers touchant le col de l’utérus, la vulve, le vagin et l’anus dus à des types de Pvh à haut risque, ainsi que les condylomes anogénitaux présentant une relation causale avec des types spécifiques. Il confère un certain degré de protection croisée contre les types 31, 33 et 45 (qui représentent 13 % des cas de cancer du col)’’, a-t-il expliqué.  

Chez les filles et les garçons de 9 à 14 ans, a souligné le médecin, un schéma de vaccination à 2 doses (0,5 ml à 0 et 5-13 mois) est recommandé. ‘’La surveillance, après la mise sur le marché, indique que les réactions systémiques signalées sont généralement bénignes et spontanément résolutives. Lors des essais pré-homologation, aucune manifestation indésirable grave imputable au vaccin quadrivalent ou bivalent n’a été recensée’’, a affirmé le Dr Ndiaye.

VIVIANE DIATTA

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