Abdoulaye Diouf Sarr procède à la répartition
Un convoi de vaccins a quitté, samedi, la Pharmacie nationale d’approvisionnement pour l’intérieur du pays. Selon le ministre de la Santé et de l’Action sociale Abdoulaye Diouf Sarr, la région médicale et les districts commandent les opérations qui seront coordonnées par le gouverneur de région.
Le Sénégal est en mode ‘’Fast-track’’ dans le déploiement des 200 000 doses de vaccin réceptionnées le mercredi 17 février. Le ministère de la Santé et de l’Action Sociale a procédé, samedi, à la distribution régionale des vaccins. Les camions ont pris la route, le même jour, à partir de la Pharmacie nationale d’approvisionnement (PNA) pour l’intérieur du pays. Chaque région va recevoir sa part avec une répartition bien définie.
Ce lundi 22 février, le ministre de la Santé va installer le Comité national de contrôle et de suivi des opérations de vaccination. Dès le lendemain, c’est-à-dire le mardi 23, il y aura le lancement de la campagne. C'est pourquoi, soutient Abdoulaye Diouf Sarr qui a présidé la cérémonie, ces vaccins doivent être disponibles sur toute l'étendue du territoire. ‘’Ces vaccins vont quitter Dakar pour être véritablement acheminés au niveau de toutes les régions du pays, dans les quatre jours.
C'est le lieu de féliciter la Direction de la Prévention qui est un instrument extrêmement efficace dans le plan de la vaccination, parce que gérant le Programme élargi de vaccination dans des conditions d'efficacité extraordinaire. C'est aussi le lieu de féliciter la Pharmacie nationale d'approvisionnement qui a un dispositif qui a fait ses preuves. Le Sénégal peut être aussi fier d'avoir des instruments en matière de vaccination d'approvisionnement et de distribution de tous les produits pharmaceutiques. Il faut absolument conduire d'une main de maître l’opération jusqu'à son dénouement’’, explique Diouf Sarr.
Dans cette stratégie, il faut vacciner les personnels de santé de première ligne, les personnes de 60 ans et les personnes vivant avec des comorbidités. C'est le principe, rappelle le ministre, retenu dans le cadre de la phase d'urgence. Mais, rassure-t-il, cette stratégie va se poursuivre et, in fine, ils vont couvrir tous les Sénégalais qui doivent être vaccinés. Car après, d'autres lots vont suivre.
‘’En termes d'identification, c'est la région médicale et les districts qui commandent les opérations, car c'est eux qui connaissent les sujets. En dehors, les personnels de santé qui peuvent être identifiés dans les meilleures conditions, parce qu'étant connus du fichier. Tout cela est coordonné par le gouverneur de la région. Ce qui est tout à fait conforme avec le schéma de la lutte contre la Covid-19’’, renseigne Abdoulaye Diouf Sarr.
A son avis, il n'y a pas de secret. Tout se fera sur la base de l'identification au niveau du terrain. Une tâche confiée au gouverneur, aux médecins-chefs de région, aux médecins-chefs de district. ‘’Tout dépendra du reporting des personnes à vacciner par district. Ce qui tiendra compte, bien sûr, de la démographie régionale’’, clarifie le ministre.
Il est d’avis que la réception de ces doses a été, pour tous les Sénégalais, une très grande fierté. Parce que, dans un contexte international, avec la rareté du vaccin, le président Macky Sall a pu les instruire pour que toutes les dispositions soient prises, dans le cadre d'une stratégie nationale. Cela, afin que le Sénégal dispose rapidement de vaccins, en attendant la grande Initiative Covax. L'autre fierté, souligne-t-il, c'est que c'est la grande compagnie nationale Air Sénégal qui est allée à Beijing récupérer ces vaccins. ‘’Aujourd'hui, il faut très rapidement, dans un schéma et une méthode ‘Fast-track’, y aller’’.
‘’Les Sénégalais ont compris que le vaccin est la solution’’
Par ailleurs, le chef du département santé a rassuré par rapport aux différentes rumeurs diffusées sur les vaccins. Selon lui, la rumeur n'est pas une trouvaille sénégalaise. Elle est mondiale, pilotée par des dynamiques et mouvements anti-vaccin. ‘’Mais au Sénégal, il y a une évolution très favorable, de ce point de vue. Les Sénégalais ont compris que le vaccin est la solution. C'est le lieu de s'en réjouir. Nous allons poursuivre le travail. Tous les leaders d'opinion vont se mettre dans ce combat, pour faire taire ces rumeurs, pour que ces lobbies anti-vaccin ne détruisent pas notre stratégie. Parce qu'il est retenu de manière claire que c'est la vaccination qui peut stopper la chaîne de transmission du virus’’, prévient le ministre.
Cependant, Abdoulaye Diouf Sarr précise que même si on vaccine, on doit continuer à respecter les mesures barrières. C'est-à-dire le port systématique du masque, la distanciation physique et le lavage des mains. Il faudra aussi éviter tout ce qui est regroupement inutile.
A la suite du ministre, la directrice de la Pharmacie nationale d’approvisionnement (PNA), Dr Annette Seck Ndiaye, a tenu à rassurer sur les conditions de stockage de ces vaccins. ‘’Il s’agit, aujourd’hui, d’acheminer ces vaccins dans les régions. Nous allons commencer par la région de Thiès et continuer vers l’axe nord du pays, avec un camion frigorifique qui joue le rôle d’une chambre froide. Les vaccins doivent être conditionnés et stockés entre 2 et 8 degrés. Toutes les conditions sont prises pour cela. Les véhicules seront accompagnés de consommables qui seront acheminés aussi avec la chambre froide dans les différentes régions’’, explique-t-elle.
L’appel des imams et oulémas du Sénégal Aller se vacciner contre la Covid-19, c’est l’appel de l’Association nationale des imams et oulémas du Sénégal (Anios) à toute la population. Elle s’est aussi prononcée sur la sortie de Moustapha Diakhaté sur les parents du Prophète Mohamed. Le Bureau exécutif de l'Association nationale des imams et oulémas du Sénégal (Anios) bénit l’action gouvernementale de vacciner tous les Sénégalais contre la Covid-19. Alors que le lancement national de la campagne de vaccination est prévu demain mardi, sur toute l'étendue du territoire national, l'Anios exhorte toute la population du Sénégal à aller se faire vacciner et très massivement pour se préserver de cette pandémie qui perturbe aujourd'hui tous les pays du monde entier. Selon l’imam Mokhtar Ndiaye, le fait de se faire vacciner est non seulement un acte de civisme et de citoyenneté, mais aussi un acte recommandé par la religion musulmane, car allant dans le sens de la préservation de la vie humaine. ‘’Comme nous le savons tous, la préservation de la vie humaine fait partie des cinq objectifs supérieurs que l'islam nous recommande de protéger. Tout refus de se faire vacciner, surtout en pleine période de pandémie, peut être considéré comme un suicide. Et le suicide est formellement interdit par l'islam. Allah (SWT) est formel. Il nous dit, dans le Coran, je cite : ‘Ne vous suicidez pas. Allah, en vérité, est miséricordieux envers vous-mêmes.’ Chers fidèles, le vaccin est là pour nous protéger et nous préserver de cette pandémie et non pour mettre en péril l'état de notre santé’’, déclare l’imam Ndiaye. Le religieux considère que le gouvernement du Sénégal ne va jamais dépenser des milliards sur un vaccin qui va sacrifier sa population. ‘’Soyez rassurés et n'ayez aucun doute, aucune crainte et aucune idée de soupçon par rapport à la fiabilité de ce vaccin qui, je rappelle, a été soumis et analysé par l'OMS et par nos vaillants professeurs. Par conséquent, nous lançons un appel solennel à toute la population à aller se faire vacciner’’, poursuit le porte-parole. Propos offensants Par ailleurs, les membres de l'Association nationale des imams et oulémas du Sénégal condamnent les propos de l’ancien député Moustapha Diakhaté sur les parents du Prophète Mouhamed (PSL). ‘’Nous devons savoir, nous les musulmans, que le Prophète (PSL) est notre modèle de référence. Par conséquent, c'est une obligation pour tout musulman de l'aimer, d'obéir à sa pratique (Sunna) et surtout de respecter et d'honorer ses parents et sa famille toute entière et de ne jamais tenir des propos déplacés à leur endroit. Nous lançons un appel à toute la population à œuvrer pour la paix et la stabilité du pays, et d'éviter les offenses, les menaces, les intimidations, les propos injurieux et diffamatoires notés surtout dans les réseaux sociaux. L'islam est, par essence, une religion de paix, de dialogue et de tolérance. Elle condamne la violence sous toutes ses formes et d'où qu'elle vienne. Notre pays le Sénégal a véritablement besoin de paix, de calme et de quiétude, surtout en cette période de pandémie’’, a conclu l’imam de la mosquée de Liberté 6 Nord. CHEIKH THIAM |
VIVIANE DIATTA