Moustapha Cissé Lô décline l'offre de Macky

Moustapha Cissé Lô, ministre conseiller, a-t-il été payé de sa stratégie ? Le tonitruant responsable politique de l'Alliance pour la République à Mbacké, qui affiche sans fard son ambition de diriger la future Assemblée nationale, a été reçu la semaine dernière par le chef de l'Etat. Selon des indiscrétions, Macky Sall lui a proposé le poste de 1er vice-président de l’Assemblée en lieu et place de la présidence qui, elle, aurait été promise à Moustapha Niasse, secrétaire général de l’Alliance des forces de progrès (AFP) et tête de liste de Benno Bokk Yaakaar (BBY), la coalition présidentielle.
Mais cette offre a apparemment été rejetée par l’intéressé. Joint par téléphone, Moustapha Cissé Lô, qui a confirmé à EnQuête l’audience précitée, maintient sa position initiale. «Je ne dévoile pas ce que le président Macky Sall et moi nous nous sommes dit, indique-t-il, mais je dis et répète que je veux être président de l’Assemblée nationale. Je défends le parti et c’est normal que je décline mes ambitions.»
Dans la foulée, Cissé Lô précise n’avoir «rien contre Moustapha Niasse», mais se réserve le droit et le devoir de poser un «débat politique» qui appelle réponse politique. «Je dis que je ne veux pas être ministre, mais je suis candidat à la présidence de l’Assemblée nationale. Maintenant, il appartiendra aux députés de trancher. S’ils élisent Moustapha Niasse, je respecterai leur choix.»
Quid de la discipline qui serait bafouée par lui à l'intérieur du parti présidentiel ? A cette interrogation, le ministre-conseiller lâche, philosophe : «Que Macky convoque le directoire du parti et qu’on discute de cette question, dit-il. Si mes détracteurs arrivent à démontrer que j’ai tort dans mon attitude, je cesserai mon combat. (…) Je me suis battu pour Macky quand on l’a démis de ses fonctions de président de l’Assemblée nationale. Aujourd'hui, si on m’exclut de l'Apr, Macky n’aura plus rien à Touba.»
DAOUDA GBAYA