Sonatel et son pari de l’innovation
Le Groupe Sonatel se veut dans un perpétuel mouvement d’innovation. Hier, à travers une visite guidée dénommée ‘’Voyage au cœur de la Sonatel’’, différents projets novateurs ou en cours de finalisation ont été présentés à quelques acteurs de la presse.
L’une des images marquantes du magistère du président Barack Obama est cette photo dans une security room de la maison blanche où on le voit, les yeux rivés sur un écran, en train de suivre en direct la traque et l’exécution d’Oussama Ben Laden. Cette technologie communément appelée vidéo présence est désormais disponible au Sénégal, grâce à la Sonatel. La démonstration a été faite hier au siège de l’entreprise à l’intention des rédacteurs en Chef des organes de presse. Selon un responsable de la boîte, cette avancée permet à l’entreprise de réduire la fracture numérique et permet de rester à la pointe de la technologie. En effet, la vidéo présence présente de nombreux avantages.
‘’Elle pourrait permettre de limiter le déficit en médecine, en permettant le partage de cours. Des universités sénégalaises pourraient signer des partenariats avec des universités prestigieuses’’ et bénéficier d’enseignements de haut niveau à distance. C’est la même chose en médecine où il est possible de consulter d’éminents professeurs sur des cas complexes. Dans le domaine sécuritaire et dans d’autres, cette technologie offre la possibilité d’organiser rapidement des réunions de crise ou simplement des meetings, sans que les responsables aient à se déplacer. Permettant de gagner en temps et d’économiser en frais de déplacement et d’hébergement.
Quid des forces de sécurité sénégalaises ? ‘’Le président de la République est venu dans cette salle de conférence. Il était assis là (on montre une chaise). Il s’est montré très intéressé. C’est le cas aussi pour certaines ambassades’’, répond un responsable de la Sonatel. Toutefois, celui-ci renseigne que cette technologie, du fait de son coût (elle passe par fibres optiques), ne peut pas être démocratisée pour le moment. En d’autres termes, elle est hors de portée des PME-PMI. Mais les techniciens de la boîte croient savoir que cela pourra se faire, en fin 2017. Il reste des progrès à faire pour maîtriser les coûts et faciliter son accès. En Afrique, cette technologie n’est présente qu’en Côte d’Ivoire et au Nigeria, en dehors du Sénégal.
Plateau digital
Après cette première étape du voyage au cœur de la Sonatel, il a été donné aux journalistes de visiter les locaux abritant le service clients. Là, une présentation du nouveau plateau digital a été faite. Il permet de prendre, depuis un an, en charge les requêtes des clients par le canal des réseaux sociaux (facebook, tweeter et autres). Ce plateau permet aux techniciens de la boîte d’interagir avec les abonnés et de traiter de manière diligente leurs requêtes.
Ensuite, la visite s’est poursuivie à Rufisque où le futur data center (centre de données) est en cours de finalisation. Sur place, des ouvriers étaient en train de mettre une dernière couche de peinture aux bâtiments ‘’ultra modernes et ultra sécurisés’’ du centre qui sera bientôt inauguré. La visite guidée a été menée par le chargé de projet Ange Marie Coly qui a présenté son ‘’bébé’’ comme une référence en Afrique qui répond aux standards internationaux. L’idée de ce projet est d’héberger désormais les données numériques au Sénégal et non ailleurs. Déjà, le centre va prendre en charge celles du groupe. Et éventuellement celles de toutes les entités qui aimeraient lui confier les leurs.
GNOC
Après Rufisque, cap sur les Almadies où se trouve le siège du GNOC (Global Network opération center) qui ‘’permet de mutualiser l’équipement de supervision du groupe Sonatel’’. Grâce à ce projet, ‘’le plus gros investissement en matière de supervision de réseaux par un opérateur en Afrique’’ sera supervisé depuis Dakar par les réseaux du groupe Orange dans 9 pays. Le travail est réalisé par des ingénieurs africains de ‘’10 nationalités’’ qui suivent les réseaux, détectent les pannes et apportent des solutions. Actuellement, le GNOC gère trois pays : le Sénégal, le Mali et la Côte d’Ivoire. Il va passer à 6, puis à 9 pays, à moyen terme. Il faut rappeler ici que ce projet d’externalisation avait causé de nombreux remous au sein de l’entreprise de téléphonie mobile. Finalement, tout est rentré dans l’ordre. Il a été mis en place par Sonatel et ses partenaires Orange et Huawei pour un montant de 80 millions d’euros.
La touche finale de ce périple a été la visite à la fondation Sonatel où la coordonnatrice a entretenu les journalistes de quelques réalisations. Notamment, les plus de 3 milliards de F CFA investis depuis 2002 pour le relèvement du plateau médical de plusieurs structures sanitaires du Sénégal. Elle intervient, outre dans la santé, dans les domaines de la culture et de l’éducation. Dans ce dernier secteur, on note le projet village qui consiste en la construction et l’équipement d’une école de 6 classes pour 163 millions FCFA. Il y a aussi les parrainages de 1124 enfants en situation difficile et de handicap, etc.
Gaston COLY