Fouta Tampi a affronté les forces de l’ordre
Le début de soirée du président de la République démarrait comme dans un rêve. Le bain de foule qu'il s'est gratifié pendant de longues heures, avait fini de dissiper tout doute subsistant autour de l’acquisition de son "titre foncier".
Ainsi, la mobilisation était impressionnante, à l'accueil du chef de l'État dans la commune d’Oréfondé. Une marée humaine a déferlé avec le convoi présidentiel de ladite commune jusqu'à Agnam. Une bourgade située à un peu moins de 10 km d’Oréfondé. Macky Sall y a inauguré l'hôpital d’Abdoul Cissé Kane dans la communion avec ses responsables politiques de la région. Un hôpital de niveau 1 d'un coût d’un milliard 900 millions F CFA y a été inauguré juste après que le président a procédé à la pose de la première pierre du musée des civilisations peulhs. La communion entre Macky Sall et son peuple restait bien palpable.
Tout allait bien jusque-là. Mais c’était sans compter avec les jeunes du mouvement Fouta Tampi. En effet, au moment de la tenue de la cérémonie officielle d’inauguration, à quelques lieux de là, des jeunes du mouvement Fouta Tampi, vêtus de rouges, affrontaient des forces de l'ordre aidées par des nervis. En effet, ces jeunes déterminés à faire voir leur message de frustration au président ont été interceptés par des éléments de la gendarmerie. Des affrontements qui ont occasionné plusieurs blessés chez les manifestants.
Leurs banderoles et leurs tee-shirts rouges ont été confisqués devant des témoins médusés. Selon certains d’entre eux, la scène était surréaliste avec des nervis qui interdisaient de filmer la scène. Finalement, c'est dans un contexte électrique que le président est venu couper le ruban du nouveau centre de santé aux côtés du maire Sidy Kawory Dia.
Un jeune étudiant originaire de Thilogne a profité de cette occasion pour lister, devant le président Sall, la kyrielle de doléances de leur commune. La virulence de ses propos n'a pas été du goût des hommes en tenue qui l'ont aussitôt maitrisé avant de l’envoyer dans les locaux de la gendarmerie des Agnams. Obligeant la délégation à abréger tout protocole.
Le chef de l'État a, par la suite, procédé à la pose de la première pierre de l'espace numérique ouvert (Eno) de Bokidiawé et du centre de contrôle des fréquences de Matam, dans le village de Ouro Alpha.
DJIBRIL BA (CORRESPONDANT A MATAM)