Retard des chantiers, négociations et œuvres sociales au menu
Le retard sur les chantiers, les négociations avec les enseignants et les œuvres sociales ont occupé l’essentiel des débats hier à l’Assemblée nationale lors du budget du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Les dépenses prévisionnelles de ce département ont connu une hausse de 19 milliards de F CFA.
Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche est passé hier à l’Assemblée nationale. Le budget de son département a connu une hausse de 19 milliards par rapport à l’année dernière. La dotation est passée à 149 240 715 300 F Cfa en 2016 contre 130 197 482 440 F Cfa en 2015. Les parlementaires se sont intéressés entre autres questions au niveau d’exécution des chantiers, aux négociations avec les enseignants et aux œuvres sociales souvent objet de perturbation.
Par rapport au niveau d’exécution des chantiers, il est ressorti du rapport des travaux de commission et des débats que le ministère a envoyé à la représentation nationale un document présentant la situation d’exécution des projets. Mais les députés ont fait remarqué au ministre que ce dit document ‘’n’informe ni sur les périodes de réalisation, ni sur le taux réel d’exécution des chantiers’’. Inquiets du retard noté sur le démarrage de certains chantiers, ils ont voulu être édifiés sur les raisons du retard. Un intervenant a d’ailleurs fait remarquer au ministre que sur les 80 projets recensés, seuls 21 sont exécutés à hauteur de 50%. Le reste est à moins de 50%. Beaucoup d’autres n’ont même pas démarré.
Les parlementaires ont demandé aussi à avoir l’état d’avancement des projets mais également des communications sur les possibilités de respecter les dates de fin de travaux annoncées. ‘’Dans un souci de transparence et de clarté, ce document corrigé devra être envoyé à la presse sans aucune forme de commentaire’’, recommandent-ils. Mais Mary Teuw Niane a affirmé qu’il s’agit là d’un ensemble d’infrastructures qui ne se réalisent pas en même temps, mais à l’espace de quelques années.
L’autre point est lié aux négociations avec les enseignants. Et les parlementaires ont souhaité connaître l’avancement dans les pourparlers. Mary Teuw Niane indique que pour la deuxième cité des enseignants, il reste les derniers réglages relatifs à l’électricité. Quant à la loi-cadre qui a été déchirée par le SAES, elle est à nouveau envoyée à l’Assemblée nationale. Concernant les revendications à incidence financière, le sort des deux parties est suspendu à la réaction du ministère des Finances.
Etats généraux du COUD
Que ce soit la revendication sur la réforme des titres ou la retraite et la prime académique spéciale des enseignants du supérieur, il faut attendre l’évaluation financière et l’aval de l’argentier de l’Etat. Il faut croire que la réforme des titres ne saurait tarder, car Birima Mangara en charge du Budget a révélé que leur impact financier est de 3,2 milliards. Par ailleurs, Imam Mbaye Niang a rappelé à l’ancien recteur de l’UGB que l’organisation d’un séminaire avec les enseignants pour définir les critères d’orientation faisait partie aussi des accords. Ce qui n’est pas encore fait.
Par rapport au dernier point relatif aux œuvres sociales, les parlementaires appellent à la tenue des états généraux du COUD. Une demande qui s’explique par les sommes englouties par l’institution sans pour autant donner satisfaction aux bénéficiaires. En guise de piste de réflexion, ils recommandent à ce que les œuvres sociales soient orientées vers le mérite et le pédagogique. C’est ainsi qu’ils suggèrent que les 10 000 lits à construire soient réservés aux meilleurs étudiants. Mais au-delà de la révision, ils ont plaidé pour plus de moyens pour le COUD. Le ministre Mary Teuw Niane partage sans doute l’avis des députés. Car, il a estimé qu’une réforme des œuvres sociales est à envisager après la réforme pédagogique.
‘’Le master pour tous n’existe pas’’ Les députés se sont également intéressés aux étudiants orientés dans le privé par l’Etat. Ils ont voulu savoir leur nombre et ce qu’ils deviennent après la licence. Si le ministre a omis de répondre à la première question, il a apporté des indications à la seconde. Mary Teuw Niane a précisé que l’Etat prend en charge les étudiants orientés dans les établissements privés d’enseignement supérieur jusqu’à la licence. Après le diplôme de licence, ils peuvent postuler à une sélection en master, sachant cependant que le master pour tous n’existe pas. Les meilleurs seront accompagnés par l’Etat. Soit ils sont acceptés dans les universités publiques, soit ils continuent dans le privé. Pour les autres par contre, ils connaissent le même sort que leurs camarades qui n’ont pas de place en master dans le public. Il leur appartient, avec l’aide de leurs parents, de trouver des solutions alternatives, en dehors de l’intervention de l’Etat. |
BABACAR WILLANE