Fuleco, la mascotte de la polémique
À quelques lettres près, le nom de la mascotte de la Coupe du monde brésilienne désigne un "menteur" et dans certaines régions s'apparente à une insulte.
Fuleco, Zuzeco ou Amijubi ? Les Brésiliens ont tranché. Ils ont baptisé la mascotte officielle de la Coupe du monde de football 2014 qui se jouera au Brésil. Et c'est Fuleco qui a récolté le plus de suffrages (48 %), loin devant Zuzeco (31 %) et Amijubi (21 %). Pour cela, près de 1,7 million de Brésiliens ont été consultés pour nommer le tatou jaune et vert à la carapace bleue, a annoncé la Fédération internationale de football (Fifa).
Et pourtant, malgré ce plébiscite, Fuleco, combinaison des mots portugais football (futebol) et écologie (ecologia), est au coeur d'une polémique au pays du football. En effet, à deux lettres près, le nom de la mascotte n'a plus du tout le même sens. L'orthographe et la prononciation de Fuleco sont très proches du mot "fuleiro", un adjectif bien moins flatteur signifiant "menteur", "tricheur", "pas digne de confiance", "considéré comme sans valeur"... Mais ce n'est pas tout ! Dans certaines régions du Brésil, "fuleco" signifie "cul" ou "anus" et alimente bon nombre d'insultes aussi vulgaires qu'originales.
"Comportement responsable" (Fifa)
Du coup, le lancement du site internet dédié à Fuleco et la création de son compte Twitter ont provoqué une levée de boucliers de la part des internautes exprimant leur colère et leur honte. "Fuleco symbolise la manière avec laquelle la Coupe du monde peut allier football et écologie et encourager les populations à se comporter de manière responsable vis-à-vis de notre planète", avait expliqué la Fifa. Avec un tel nom, l'aspect "responsable" n'est pourtant pas le premier qui vient à l'esprit.
Le plus ubuesque dans cette affaire : le comité organisateur (COL) et la Fédération internationale ont analysé quarante-sept propositions de noms émises par six agences brésiliennes et se sont appuyés sur les témoignages d'enfants âgés entre 5 à 12 ans, leur principale cible, pour faire leur choix. Si l'objectif était de faire rire dans la cour de récréation, le moins que l'on puisse dire, c'est que la Fifa et le comité d'organisation ont réussi leur pari...
Le Point