Aucun des belligérants ne peut l'emporter selon le vice-président
Le vice-président syrien Farouk al-Chareh a affirmé qu'aucun des belligérants n'était en mesure de l'emporter après 21 mois de conflit en Syrie où les violences ont franchi dimanche un nouveau cap avec des raids aériens menés pour la première fois sur un camp palestinien à Damas.
"Aucune rébellion ne peut mettre un terme à la bataille militairement. Tout comme (les opérations) des forces de sécurité et des unités de l'armée ne mettront pas un terme à la bataille" non plus, a affirmé M. Chareh au quotidien libanais pro-syrien al-Akhbar. Le vice-président sunnite, un temps évoqué pour remplacer le président Bachar al-Assad, de confession alaouite (une banche du chiisme), en cas de transition négociée, a appelé de ses voeux un accord "historique" entre les parties. M. Chareh serait en résidence surveillée à Damas selon certains opposants. "Nous devons défendre l'existence de la Syrie et pas mener une bataille pour un homme ou pour un régime", a-t-il ajouté selon les premiers extraits d'un entretien mené à Damas il y a deux jours selon le quotidien.
Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a jugé de son côté que "la fin se rapprochait" pour M. Assad. Une série de déclarations convergentes récentes sur la chute imminente du régime, émanant des Occidentaux et, plus surprenant, d'un responsable russe, sont le signe que l'opposition se renforce, mais des experts estiment que le régime semble néanmoins tenir bon autour de M. Assad. Preuve que Damas n'est pas prêt à lâcher, l'aviation a bombardé pour la première fois le camp palestinien de Yarmouk à Damas, franchissant une nouvelle étape dans sa guerre pour chasser les rebelles de la capitale. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), au moins huit civils ont été tués dans cette opération qui a visé, d'après des habitants, une mosquée où étaient réfugiés 600 déplacés. Le président palestinien Mahmoud Abbas et le Hamas ont appelé à l'arrêt immédiat des bombardements sur les camps, le premier exhortant "toutes les parties belligérantes à épargner les Palestiniens".
"C'est vraiment la guerre"
L'aviation a également bombardé plusieurs quartiers du sud de Damas, où le régime mène une vaste campagne militaire pour chasser les rebelles de la capitale et écraser leurs bases arrière dans la périphérie de la métropole. A Yarmouk, le plus grand camp palestinien de Syrie, longtemps considéré comme une zone sûre pour les déplacés, "c'est vraiment la guerre maintenant", a affirmé un militant joint par l'AFP via internet. Il a estimé que "le raid aérien (avait) eu lieu parce que l'Armée syrienne libre (ASL, rebelles) progressait dans le camp", faisant état de violents affrontements entre rebelles et combattants palestiniens du Front populaire de Libération de la Palestine d'Ahmad Jibril (FPLP-CG, pro-régime syrien).
Le FPLP-CG a affirmé pour sa part, dans un communiqué diffusé par la télévision d'Etat, avoir repoussé des offensives "terroristes". Les 500.000 Palestiniens de Syrie, restés un temps en dehors des affrontements qui déchirent le pays depuis mi-mars 2011, sont désormais entrés dans le conflit, mais ils sont divisés sur la question. Certains ont même pris les armes dans les camps opposés. Au total, 127 personnes ont péri à travers le pays dimanche, selon un bilan provisoire de l'OSDH, qui a recensé plus de 43.000 morts depuis mars 2011. Le régime assimile rebelles et opposants à des "terroristes" et appelle régulièrement au dialogue, une option rejetée par l'opposition qui réclame au préalable le départ du président Assad.
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