Publié le 30 Jan 2013 - 10:05
LUTTE - ENTRETIEN AVEC AN 2000

''Maintenant, je fais partie des ténors''

 

 

An 2000 a succédé à Gouye-Gui au palmarès des détenteurs du drapeau du Mouvement des entreprises du Sénégal (Mdes). Au lendemain de sa belle victoire sur Bébé Saloum, le pensionnaire de l'écurie Zap a reçu la presse à son domicile à Thiaroye. Face aux journalistes, An 2000 a parlé entre autres du combat et de son avenir dans l'arène.

 

 

Quel sentiment ressentez-vous au lendemain de cette brillante victoire sur Bébé Saloum ?

 

C’est toujours bien de gagner un combat. La saison dernière, j’avais livré un combat contre Saloum-Saloum de l'écurie Saku Xam Xam et je l'avais battu. Cette année, je commence bien la saison avec cette victoire sur Bébé Saloum. Cela prouve que je m’améliore davantage et que seul le travail paie. Je me tue à la tâche chaque jour pour ne pas décevoir mes supporters et ma famille. Le fait de voir cette joie sur leur visage, c’est tout ce que je voulais. Je me suis préparé comme un fou durant des mois. Et Dieu merci, j’ai battu Bébé Saloum, dimanche. J’espère que cela va continuer ainsi. Mon objectif est de régner dans ce sport. Et, Incha Allah, je le réaliserai. Il faut continuer le travail et ne rien lâcher.

 

Pouvez-vous revenir un peu sur le film du combat ?

 

Bébé Saloum est un grand champion, mais c’est un adversaire par défaut pour moi. N’empêche, j’ai pris le combat très au sérieux. Je l'ai acculé au coup d’envoi. Je voulais lui imposer la bagarre, mais il n’a pas voulu. J’ai compris qu’il faut que je privilégie le corps-à-corps pour le battre. Je l’ai attrapé pour le terrasser en dehors des sacs. Je tiens juste à dire que mon adversaire n’a pas démérité, il a fait tout ce qu'il fallait et Dieu en a voulu autrement. Je l’encourage à reprendre les entraînements et je prie pour qu’il ait une victoire lors de son prochain combat.

 

Vous étiez très sûr de vous durant le combat. N’aviez vous pas sous-estimé Bébé Saloum ?

 

Non, je ne sous estime jamais un adversaire. Seulement, j'avais confiance en mon travail, je m'étais entraîné comme un forcené. Et je savais que si je l’attrapais, le combat serait fini. C’est un champion que je respecte beaucoup, mais je savais que j’étais plus fort que lui. Et je le lui ai montré dimanche. Je voulais à tout prix gagner ce duel. Une défaite aurait été synonyme de rétrogradation pour moi. Et Dieu merci, je l’ai géré sans problème. À chacune de mes victoires, on dit que je suis dans la cour des grands. Maintenant, je fais partie des ténors. Je veux prendre ma part du gâteau. J’ai fait le vide autour des lutteurs de ma génération, l’heure est venue d’affronter les lutteurs plus huppés. Je ne fais pas d’exception, je suis prêt contre tout le monde.

 

''La lutte est un sport de ruse. Il faut être malin si l'on veut faire carrière dans cette discipline''

 

Lors de vos face-à-face d'avant-combat, vous aviez durci le ton comme si vous aviez des comptes à régler avec votre adversaire ? Qu’en était-il vraiment ?

 

Nous sommes des adversaires, mais pas des ennemis. C’était une façon de donner du piquant à ce duel. Mais il n’y avait aucun compte à solder entre nous. Nous n'avons jamais eu de problèmes lui et moi. C'était juste une façon de vendre l'affiche. Et j’ai toujours dit qu’aucun lutteur ne peut rivaliser avec moi dans les signatures de contrat et au milieu de l’enceinte. Ceux qui en doutent n’ont qu’à essayer et ils verront. Si je dis que je vais faire telle chose le jour du combat, je tiens toujours parole et je le fais. Je suis naturellement comme ça. J’avais dit que j’allais me bagarrer avec Bébé Saloum et je l’ai fait, même si je le combat s’est terminé avec de la lutte pure. La lutte est un sport de ruse. Il faut être malin si l'on veut faire carrière dans cette discipline.

 

Quel est votre prochain défi ?

 

On dit souvent que les promoteurs ont gâché la lutte, moi je crois plutôt que ce sont les lutteurs qui en sont responsables. Il y a trop de trouillards dans ce sport. Dans le football, toutes les grandes équipes s’affrontent entre elles. Ce qui n’est pas le cas dans la lutte, ce n’est pas normal. C’est un sport, on peut être amis mais n'empêche qu'on peut s'affronter. Après tout, la lutte n’est qu’un jeu. Tout le monde se réclame ''VIP'', c’est du n’importe quoi. Il n’y a qu’un seul ''VIP'' dans l’arène et c’est Yékini. Il a régné en maître dans la lutte, il a battu tout le monde sans exception. Il n’a qu’une seule défaite alors que le nouveau ''VIP'' de l’arène a déjà enregistré deux revers. Ce n’est pas comparable. Balla Gaye 2 ne pourra pas réaliser ce parcours car il n’affrontera pas Lac 2 ni Gouy-gui, Ama Baldé ou encore son frère Sa Thiès. Ce n’est pas normal. Tu dois faire le vide autour de toi et non pas dire : ''Je ne vais pas lutter contre tel ou tel autre''. Si tu fais irruption dans la cour des grands sans ramper, tu vas redescendre. Un lutteur comme Lac de Guiers 2 doit m’affronter, il n’a pas de combat. On doit s’affronter, c’est un duel qui s’impose. Et il doit l’accepter. Lac 2 ne peut plus m’éviter. Notre duel est d’actualité.

 

''Lac de Guiers 2 doit m’affronter, c’est un duel qui s’impose. Et il doit l’accepter, il ne peut plus m'éviter''

 

Un combat contre Lac 2 n’est-il pas prématuré pour vous ?

 

Non, pas du tout. Je suis un lutteur qui a fait ses preuves. J’ai battu des lutteurs plus coriaces que lui. Pourquoi ce combat serait-il prématuré ? On est des adversaires et on doit s’affronter. Lac 2 est un lutteur comme les autres, je ne le laisserai pas sur la touche. On doit s’affronter. Il n’a encore rien fait d’extraordinaire. J'ai eu des médailles d'or, j'ai gagné des tournois et autres, sans compter le nombre de victoires que j'ai eues dans la lutte avec frappe. La balle est dans son camp. S’il veut même qu'on s'affronte demain, on le fera. Je suis prêt. Cinq lutteurs qui se disent ''Vip'' s’opposent entre eux et se partagent tout le butin, c’est trop facile. La lutte doit être constituée de poules. Les ténors doivent tendre la perche aux jeunes qui arrivent. Je suis sûr que si je gagne quelques combats, je vais affronter ceux qui sont en haut et je vais les battre. Je ne crois qu’en mes qualités. Je compte affronter tout le monde sauf les lutteurs de mon écurie. Moi, je travaille, je n'épargne ni un lutteur de Pikine ni un de Guédiawaye, je vais lutter contre tout le monde. Je veux atteindre le sommet. Je veux affronter tous les lutteurs qui sont en haut. Je dis bien tout le monde et je pèse mes mots.

 

''Je pèse 110 kg et je sais que je peux battre un lutteur de 140. Si Lac de Guiers 2 en doute, il n’a qu’à prendre mon avance.''

 

Votre petite taille et votre poids ne sont-ils pas un handicap face aux lourds ?

 

Non, je suis plus fort et plus technique qu’eux, particulièrement Lac 2. Ces derniers ont pris du volume, mais ils n’ont pas de force. Je pèse 110 kg et je sais que je peux battre un lutteur de 140. Si Lac de Guiers 2 en doute, il n’a qu’à prendre mon avance. Il saura qui je suis vraiment. La taille n’a pas d’importance dans la lutte, il faut avoir la technique. Et là, tu pourras battre n’importe qui dans ce sport. Eumeu Sène est plus petit que moi, pourtant, il excelle bien dans la lutte tout comme Balla Gaye 2, Modou Lô et Yekini. Tous les autres sont nuls, ils tâtonnent simplement. J’ai commencé à battre des poids lourds à bas âge. J’ai battu Paul Maurice, Auguste, Youssou Ndour alors que je ne pesais même pas 70 kg. Pakala, je l’ai battu alors qu’il était très redoutable. Et lors du tournoi de la CDEAO, j’ai fait pareil avec les lutteurs des pays membres de cet espace économique. Les lutteurs se connaissent, on doit lutter entre nous. J’ai fais mes preuves en battant Saloum Saloum, Malaw Seras, Youssou Ndour et Bébé Saloum, sans oublier la finale du Championnat de lutte avec frappe (Claf) de Gaston Mbengue, que je devais disputer mais qui a foiré au dernier moment. Lac de Guiers 2 doit m’affronter. J’ai plus de victoires que lui. C’est un combat d’actualité, il doit l’accepter. S’il ne veut pas de ce combat, c’est parce qu’il a peur de m’affronter. C’est tout. Je le dis haut et fort. La lutte n’est plus du sport, parce que les lutteurs n'ont plus cet esprit sportif. C’est devenu maintenant du n'importe quoi.

 

KHADY FAYE

 

 

 

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