Des drones américains contre les terroristes
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Depuis l'entrée en guerre de la France au Mali et l'attaque du site gazier d'In Amenas, dans le sud-est de l'Algérie, les États-Unis ont décidé de déployer des drones armés en Afrique du Nord et en Afrique de l'Ouest, notamment à partir du Niger et du Burkina Faso.
L'une des toutes premières décisions de John Brennan, le nouveau directeur de la CIA, concerne l'envoi de drones américains pour cibler les chefs des groupes islamistes au Mali. Cela a été le cas en Afghanistan, au Pakistan, au Yémen, en Somalie et ailleurs au cours de la dernière décennie. Cette question occupe le chef de l'État américain Obama et ses conseillers, surtout depuis la montée de la menace islamiste au Sahel, consécutive au renversement de Kaddafi. En réalité, le déploiement de drones armés en Afrique du Nord avait peut-être déjà été acté depuis l'entrée en guerre de la France et l'attaque du site gazier d'In Amenas, dans le sud-est de l'Algérie.
Fonctionnant sans pilote, ces machines baptisées Predator et Reaper (« faucheuse ») peuvent survoler un territoire hostile pendant plus de quatorze heures. Les drones armés permettent de frapper, par surprise, des cibles avec des missiles ultrasoniques. On estime que les États-Unis disposent d'environ 8 000 drones, dont un millier sont armés. Israël est également un important constructeur de drones.
Comme les Mirage, ils nécessitent l'accès à des terrains d'aviation, des droits de survol dans les pays voisins. Ils requièrent aussi l'utilisation d'informateurs capables d'identifier des cibles potentielles, et de transmettre ces renseignements sensibles par des moyens électroniques. En Afghanistan, où les États-Unis ont très largement utilisé des drones, de tels informateurs ont souvent été capturés, torturés et exécutés par les talibans, après des aveux forcés. Reste à voir si les États-Unis peuvent monter des réseaux d'informateurs dans le Nord-Mali. Enfin, les frappes de drones, sans doute efficaces, sont aussi très controversées, car elles font de nombreuses victimes innocentes.
J.A