Publié le 8 Feb 2013 - 16:02
DESTRUCTION DE LA FORÊT « POUMON VERT DE THIÈS OUEST »

Un désastre écologique qui n’émeut personne !

 

C’est un spectacle désolant qui s’offre aux passants. Des troncs de baobabs centenaires jonchent le sol, les beaux et vieux kadd sont décimés. Des bulldozers sont entrés en action en détruisant de fond en comble la petite mais dense forêt à Thies Ouest entre le rail et la route de l’ENOA.

 

Pourtant, Thiès ne dispose pas suffisamment d’espaces verts et de poumons verts. Le seul coin qui en faisait office disparaît. Je suis triste et impuissante face à la machine destructrice. Les bulldozers arrachent les baobabs séculaires, les kadd, et tous les autres arbres et arbustes. Toute une faune et une flore disparaissent.

 

D’après les brides d’information que j’ai eu de la Mairie de Thiès, « cette zone est un titre foncier de l'Etat du Sénégal qui est entrain de le distribuer à des promoteurs immobiliers au niveau de la Direction des Impôts et Domaines du Ministère de l'Economie et des Finances ». Par cet acte, les responsables viennent de porter l’estocade à cette forêt dont une partie, celle qui fait partie du ministère de l’élevage, derrière les quartiers 10ème et Diakhao, était déjà agressée de toutes parts par les videurs de poubelles et autres charbonniers. Il reste tout de même un petit morceau qu'ils n'ont pas encore détruit. Car, celui-ci serait la propriété de la Commune de Thiès.

 

Le « poumon vert » de cette partie de la ville qui permettait aux sportifs de faire leur footing, aux bergers de faire paître leurs bœufs, et à d’innombrables petites bêtes: lièvres, écureuils, perdrix, civettes, oiseaux… de vivre paisiblement. Il y avait une flore splendide aux alentours de l’hivernage qui faisait penser à un jardin tropical. Quant au reste de l’année, la forêt offrait de l’espace et de l’air pur.

 

Aujourd’hui, presque tout est détruit. C’est fini. Il ne reste plus rien, ou pas grand-chose. On va respirer l’air sale et pollué qui n’aura rien à envier à l’air de Dakar. On n’aura plus d’espace naturel pour se promener. Fini cette petite niche de flore et de faune riche et variée. Les baobabs séculaires, témoins de la naissance et de l’expansion de cette ville de Thiès sont couchés par terre, assassinés par les bulldozers. Ha ! Quel désastre !

 

Autrefois, avant de « tuer » un baobab, on appelait un prêtre traditionnel pour accomplir certains rituels, car les baobabs sont supposés être le domicile d’esprits et autre djinns. Des croyances qui protégeaient aussi la nature … Un coup de bulldozer ! Hop ! Fini le baobab.

 

Pourtant, la forêt aurait pu servir, en renforcement des cours d’SVT, de terrain d’apprentissage de la nature aux enfants qui passent leur temps devant les ordinateurs et la télé. Elle aurait pu continuer de fournir l’oxygène à la ville et à servir de poumon vert, généreusement, gracieusement ! Malheureusement, la boulimie foncière d’une ville en pleine expansion a pris le dessus sur la raison. Pourquoi détruire cette forêt alors qu’il y a aux alentours de Thiès des terres stériles, latéritiques, qui auraient pu accueillir de nouveaux quartiers ? Malheureusement, « la forêt est un titre foncier de l'Etat du Sénégal ». C’est triste ! L’intérêt financer règne et ignore l’impératif de la protection de la nature.

 

Détruite, morte, finie. Voilà. Et personne ne réagit. Personne n’en parle, pas d’émission radio, pas un mot dans la presse. Peut-être un jour, on brandira des slogans du genre, « Thiès ville verte ». Et nous leur répondrons, c’était vrai il y a quelques années. Mais vous avez tout détruit. Bientôt le désert ici. Bienvenue au Sahara !

 

 

 

UTE G BOCANDÉ, CITOYENNE DE LA VILLE DE THIÈS

Quartier Dixième Ex RIAOM Rue 35 Villa 164

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