Le SAES et le ''cinéma'' de Mary Teuw Niane
Alors que les concertations nationales sur l’Enseignement supérieur ont débuté, le Saes continue de marquer sa différence et réclame la prise en compte des études qu'il a déjà produites sur ce sujet. Non sans dénoncer une tentative de déstabilisation du ''syndicat ultra-majoritaire'' qu'il dit constituer.
Les concertations nationales sur l’avenir de l’Enseignement supérieur ont déjà démarré, avec l’ouverture, jeudi, des concertations régionales. Se portant en faux, le Syndicat autonome de l'enseignement du supérieur (Saes) continue d’émettre des critiques sur l’option des autorités qui n’ont pas impliqué le ''syndicat majoritaire de l’enseignement du supérieur'' qu’est le Saes. Même si de nouvelles réflexions sont en train d’être menées pour sortir l’enseignement supérieur de sa torpeur, après les concertations de 1994, il reste constant que le Saes, selon son secrétaire général section Lettres-Ebad-Cesti, fait des recherches sur beaucoup de questions liées à l’enseignement supérieur, sans être impliqué dans ces concertations.
''Il y a quelque chose qui ne va pas'', déplore Yankhoba Seydi. Du reste, tous les ''collègues professeurs'' présents dans le comité de pilotage n’ont pas été cooptés au nom du syndicat. ''Si ces concertations veulent trouver solution à la crise de l’enseignement supérieur, interrogeons d’abord le syndicat'', ajoute leader syndicaliste.
‘’Syndicat ultra majoritaire dans l’Enseignement supérieur’’
Pour Seydi Ababacar Ndiaye, le Syndicat autonome des enseignants du supérieur est ''ultra-majoritaire dans tous les campus des 5 universités publiques sénégalaises''. Soit plus de 80% des enseignants, précise Yankhoba Seydi. ''Il n’y a pas un niveau de responsabilité où celui qui s’y trouve n’est pas membre du Saes, qu’il soit actif ou non'', renseigne-t-il.
Les études menées par le syndicat ont porté, entre autres, sur l’harmonisation du système LMD, la réforme du Cames, une réflexion sur le baccalauréat… ‘’Entre septembre 2010 et décembre 2010, nous avons fait un séminaire inclusif, pour réfléchir sur les violences à l’université, sur la gouvernance des universités, sur le financement des universités et cela avant même la Banque mondiale'', ajoute M. Ndiaye. ''Je mets au défi ceux qui conduisent les concertations : leurs résultats futurs, nous les avons déjà dans nos dossiers''. ''Nous sommes vraiment en avance sur ces gens-là'', renchérit le syndicaliste.
''Tentative de déstabilisation''
Alors, ''pourquoi réfléchir sur des choses dont les résultats sont connus d’avance ?'', se demande-t-il. Il est ''malheureux que le ministre de l’Enseignement supérieur, sachant tout cela, se mette à faire du cinéma'', s'insurge Seydi Ababacar Ndiaye. ''C’est du spectacle et c’est ridicule et regrettable de sa part. J’ai beaucoup de respect pour lui et tout le monde connaît mes relations avec M. Mary Teuw Niane. Mais je suis choqué de le voir se comporter ainsi...'' Cette démarche des autorités, est selon lui, une ''tentative de déstabilisation et de marginalisation du Saes au profit d’autres, dans le gouvernement''.
ALIOU NGAMBY NDIAYE