Les ''précisions'' de l'Argentier de l'État
Réponse du berger à la bergère. Idrissa Seck soutenait avant-hier que le pouvoir d'Abdoulaye Wade a, au moment de passer le témoin au régime de Macky Sall en mars 2012, ''laissé dans les caisses de l'Etat une somme de 417,907 700 milliards de francs Cfa''. ''Si on dit au président de la République [Macky Sall] que les caisses de l’État sont vides, on ne lui a pas dit la vérité. C'est du mensonge'', a dit l'ancien Premier ministre d'Abdoulaye Wade, qui s'exprimait sur la radio Zik-Fm, au cours d'une tournée politique dans certaines régions du Sénégal.
Cette sortie de l'ex-candidat malheureux à la présidentielle 2012 a fait sortir de ses gonds le ministère de l'Économie et des Finances. Lequel a tenu à ''apporter des précisions'' à ce propos dans un communiqué publié hier.
Les services du ministre Amadou Kane avancent que c'est ''pour une bonne information du peuple sénégalais''. Le document fait savoir que le chiffre indiqué par M. Seck est ''accessible au public et connu de tous nos partenaires (417,907 milliards F Cfa)''. La même source ajoute que ce chiffre ''couvre à la fois les billets et monnaies, les dépôts à la Banque Centrale, les dépôts dans les banques, et les obligations cautionnées''. Selon l'Argentier de l'État, les dépôts dans les banques, constitués pour l’essentiel des dépôts de la Pharmacie nationale d’approvisionnement (74,279 milliards), de l’IPRES (44,073 milliards), de la Caisse de Sécurité Sociale (7,790 milliards) et de diverses entités publiques (La Poste, la CDC, le COUD, le Programme National d’Infrastructures Rurales, le Fonds de Promotion Economique, etc.) représentent ''près des deux tiers (2/3) du total des créances''.
A l'en croire, le texte note que l’État central, à travers le Trésorier Payeur (3,393 milliards), les perceptions (4,476 milliards), le Trésor (4,194 milliards) et le ministère de l’Économie et des Finances (607,4 millions), ''ne détient que 12,671 milliards, soit moins de 5% des dépôts dans les banques, et moins du quart (1/4) de ce qui est requis pour faire face à la masse salariale mensuelle''.
Pour le ministère de tutelle, ''cette situation donne au public l’occasion de comprendre aisément pourquoi les salaires n’auraient pas dû être payés à fin avril 2012''. Selon Amadou Kane et ses services, ''M. Seck a omis de relever le total des dettes, figurant dans le même état de Position nette du Gouvernement (PNG) et qui ressort à 584,725 milliards, dont 338,239 milliards dus aux banques, sous forme de bons du Trésor, d’obligations du Trésor et de divers autres concours directs''.
En conséquence, écrivent-ils, ''la PNG fait ressortir un excès des dettes sur les créances de 166,818 milliards F Cfa, ce que toute personne initiée aux finances publiques et éprise d’équité et de justice aurait relevé. L'Argentier de l'État parle ''d’autres facteurs défavorables, hérités de l’ancien régime, [qui] ont affecté les finances publiques''.
Il cite, ''entre autres : les moins-values de recettes budgétaires de 34 milliards sur le premier trimestre 2012 ; les contre-performances dans la mobilisation des ressources au niveau du marché financier (-57 milliards) ; les arriérés de paiements dus aux entreprises, évalués à 150 milliards à fin mars 2012 ; la compensation tarifaire additionnelle pour gel des tarifs de l’électricité pour un montant de 65 milliards ; les contentieux d’un montant de 118,8 milliards (condamnations Kumba et MYNA et l’affaire Bara Tall) ; les lettres de garantie et de confort en circulation, pour un montant de 196,9 milliards''.
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