Publié le 29 Apr 2013 - 22:05
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE LA FÉDÉRATION SÉNÉGALAISE DE FOOTBALL (FSF)

 ''Il reste encore du chemin à faire''

 

Le président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), Me Augustin Senghor, a dit la volonté de l’instance qu’il dirige de trouver un terrain d’entente avec Badara Mamaya Sène et Amadou François Guèye dit ''Franky'', suspendus pour deux ans. Cette déclaration a été faite lors de l’Assemblée générale (Ag) de la FSF. La réunion, tenue samedi au Salon d’honneur du stade Léopold Sédar Senghor, a voté le nouveau code électoral régissant les élections fédérales et validé les états financiers des saisons 2010-2011 et 2011-2012. l'Ag élective est prévue en septembre.

 

‘’Ce que doit comprendre Badara Mamaya Sène''

 

Je le dis et je le répète, Badara Mamaya Sène est un homme qui a fait des choses importantes pour le football sénégalais. Et je suis à l’aise de le dire. Mais il est temps qu’il comprenne que nous le voulons au-dessus du football. Quand je dis au-dessus du football, c’est qu’il puisse jouer un rôle qu’on est en droit d’attendre de personnes qui ont eu à apporter leur contribution de par leur expérience. Et s’il est acteur, il doit être en mesure de se conformer aux textes. Car tous les fédéraux et tous les joueurs doivent savoir qu’il y a une seule fédération et ce sont les seuls textes adoptés en 2009 qui sont applicables. Ces textes sont applicables erga omnes, c’est-à-dire à l’égard de tous, sans exception. Si tous les principes sont bien compris, nous sommes prêts à discuter avec tout le monde, y compris Badara Mamaya Sène et Amadou François Guèye.

 

‘’Les décisions prises doivent être acceptées par tous’’

 

Il faut que les organes soient respectés. Il faut respecter les principes sacro-saints qui veulent que le jeu soit conservé quelles que soient les dissensions et les ambitions. Ce n’est jamais de gaieté de cœur qu’on prend une décision de sanctionner quelqu’un. C’est pour cela que nous aménageons des solutions de sortie. Je me souviens l’année dernière que les gens nous avaient reproché le fait d’avoir levé des sanctions. Mais nous n’avons rien à regretter. Nous ne sommes pas un tribunal qui est là pour faire la justice. Notre objectif premier est de développer le football sénégalais. Je ne pense pas que c’est uniquement en sanctionnant qu’on arrivera à le faire. Mais il faudrait aussi que les décisions prises dans le sens de faire progresser notre football soient acceptées par toutes les parties prenantes. On doit être en mouvement permanent si on veut progresser dans le monde. Les réformes que nous voulons mettre en place, nous ne le faisons contre personne. Nous le faisons pour l’intérêt du football. C’est dans la marche normale des choses que la Direction nationale d’arbitrage (DNA) est en train d’être mise en place, elle est en train d’être restructurée et d’autres secteurs comme le marketing. Je pense que des deux côtés, chacun reviendra à de meilleurs sentiments et que nous nous retrouverons autour de l’essentiel. Étant entendu que même si nous arrivons à trouver un terrain d’entente, la Fédération ne peut pas revenir sur le principe de réformer le mode de gestion des arbitres qui sont des prestataires individuels avant d’être membres d’associations. Et surtout, la FSF ne peut pas revenir sur la décision de mieux maîtriser les acteurs du football. Aujourd’hui, avec les licences numérisées, nous connaissons le nombre de licenciés pratiquants, le nombre d’entraîneurs que nous avons et le nombre de médicaux. Après, ça sera le tour des dirigeants d’être répertoriés. Ils disposeront d’une licence et d’une carte de membre. Il en sera de même pour les arbitres. Ainsi, la DNA ne fera que rendre meilleure la CCA et non la concurrencer.

 

Retrouvailles entre la FSF et la CCA ?

 

Nous remercions les personnes qui s’activent pour des retrouvailles entre la FSF et la CCA. L’important est que nous sommes disposés à débattre de cette question afin de lever les équivoques. Mais surtout pour faire en sorte que, quelle que soit l’issue, qu’on ne puisse pas se retrouver face à des situations identiques. En début d’année, nous nous sommes retrouvés pour discuter. Trois mois après, les problèmes ont repris. À la longue, je pense que le football est en train de lasser les Sénégalais. À quoi bon se retrouver pour discuter de façon superficielle au lieu de discuter sur l’essentiel ?

 

Installation d’une Commission électorale indépendante

 

La nouveauté pour la prochaine élection est que nous avons fait voter le code électoral qui est un code standard proposé par la FIFA mais non appliqué par beaucoup de pays. Toutefois, par souci de transparence, de garantir une élection apaisée permettant de conserver les acquis et de passer d’un mandat à un autre sans troubles, nous avons dit qu’il fallait confier l’organisation des élections et la gestion des résultats à tous les niveaux à des instances indépendantes. C’est ainsi que nous avons décidé de mettre sur pied une Commission électorale indépendante composée de sept membres. Il y a également une Commission électorale d’appel qui se chargera de statuer en cas de contentieux des élections sur les décisions rendues par la Commission électorale indépendante. Ainsi, nous avons demandé à l’Assemblée générale de la fédération, seule compétente pour la mise en œuvre de cette commission électorale, de nous donner mandat pour que nous puissions faire le choix des personnes. Dans ce sens, nous leur avons présenté les mesures que nous allons mettre en œuvre à cet effet, en toute objectivité, pour l’intérêt du football sénégalais. Nous allons, au besoin, associer certains partenaires du football comme le Comité national olympique sportif sénégalais (CNOSS), certains observateurs et certains anciens qui ont toujours su apporter leur pierre à la construction du football sénégalais chaque fois que nous avons fait appel à eux.

 

''Les débats ont été parfois houleux''

 

Cette Ag est une assemblée statutaire qu’on appelle communément Assemblée générale d’information. Depuis que nous sommes sous le régime du mandat olympique, c’est-à-dire un mandat de quatre ans, c’est des  Ag de bilan qui sont organisées entre deux assemblées électives pour rendre compte à nos mandants qui sont les membres de la Fédération. Lors de cette séance, il leur a été présenté un rapport d’activité et un rapport financier. Malgré des débats parfois houleux, l’Ag s’est tenue dans de bonnes conditions. Chacun s’est exprimé librement. Il est indéniable qu’il y a des acquis. Mais il est clair qu’il reste encore du chemin à faire pour que le football soit sur des bases solides. C’est pourquoi des motions ont été faites pour aller dans le sens de toujours faire mieux. Je voudrais saluer les délégués dont la présence massive montre que les acteurs du football s’intéressent à la gestion du football et essaient d’apporter leur contribution. Je pense que si nous avons la contribution de la base, nous pourrons prendre les meilleures décisions.

 

La validation des états financiers

 

Il était nécessaire de faire cette Assemblée générale pour régler un certain nombre de choses avant la prochaine assemblée élective. Car notre mandat sera fini le 31 août prochain. C’est ainsi qu’on a pu faire valider les états financiers des saisons 2010-2011 et 2011-2012. Nous avons aussi rendu compte des acquis et des investissements, mais aussi expliqué aux clubs certaines décisions prises. Un football performant repose sur un socle solide. Le constat est que le Sénégal avait toujours oublié ces aspects. Ainsi, les investissements dans les équipements comme les centres de développement technique, les bus, les formations, les textes étaient capitaux pour le premier mandat de quatre ans. Les économies qui ont été faites avec la maîtrise de l’organisation dans l’ensemble de la fédération seront bénéfiques pour les clubs aussi bien professionnels qu’amateurs.

On peut considérer que l’Ag s’est bien tenue dans l’ensemble. Et nous nous donnons rendez-vous en début septembre pour la prochaine assemblée élective.

 

 

Par LOUIS GEORGES DIATTA

 

 

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