Cherté des médicaments et mauvaises conditions d'études, calvaire des étudiants malades
Célébrée hier, la journée mondiale de la drépanocytose a été une occasion saisie par l'Union universitaire de lutte contre cette affection (Uld) pour demander à l’État de subventionner les médicaments jugés très coûteux.
Affection génétique du sang, la drépanocytose est particulièrement fréquente dans les populations d'Afrique subsaharienne. Elle affecte plus les populations noires. Cette particularité s'explique par le fait que la maladie est, sur le continent africain, la première pathologie génétique affectant, dès la naissance, des milliers de personnes. Mais son traitement coûte cher et dure à vie.
A l'occasion de la Journée mondiale de la maladie célébrée hier, l'Union universitaire de lutte contre la drépanocytose (Uld) a demandé à l’État de subventionner les médicaments qui sont très coûteux. Selon le président de l'Uld, Fabien Gnimassou, en plus d'être coûteuse pour les personnes affectées, la drépanocytose constitue un frein aux études. ''L’accès aux médicaments est un véritable calvaire pour les malades drépanocytaires. Beaucoup de malades trouvent aussi d'énormes problèmes pour accéder dans les hôpitaux. Nous demandons à l’État de nous soutenir en subventionnant les médicaments qui sont très coûteux'', a lancé M. Gnimassou.
Pour lui, la journée mondiale est l’occasion de faire connaître cette maladie génétique et l’importance d’un dépistage précoce pour les personnes originaires de zones géographiques à risque. ''La drépanocytose est une maladie qui affaiblit tout le corps, qui facilite l'entrée à d'autres affections. Elle retarde les études du malade. Beaucoup d'entre nous ratent les examens ou des cours à cause des crises. Certains ont même arrêté les études pour se soigner alors que les médicaments coûtent excessivement cher. C'est pourquoi, nous voulons sensibiliser sur cette affection qui prend de plus en plus de l'ampleur au Sénégal'', a dit le président de l'Uld.
Condition d'étudiant difficile
Les étudiants membres de cette association sont en outre confrontés à d’énormes difficultés dans l'espace universitaire. ''Nous n'avons aucun privilège au campus. Pour accéder au restaurant du campus, c'est tout à fait un problème. On est obligé de faire la queue comme tout le monde alors que nous ne pouvons pas rester longtemps debout à cause de la maladie. A cela s'ajoute la non aération des restaurants et la mauvaise odeur qui s'en dégage'', a expliquée la chargé de communication de l'association, Véronique Khady Kital. A l'en croire, cette situation augmente l'évolution de la maladie, ce qui constitue un grand danger pour leur santé. ''Même dans les amphithéâtres, nous avons du mal à étudier. Les effectifs sont pléthoriques et les conditions de travail ne sont pas bien réunies. Ce qui a fait que beaucoup de drépanocytaires sont allés faire la formation payante pour être plus à l'aise'', a-t-elle souligné.
Pourtant, la lutte contre la drépanocytose figure depuis 2009 parmi les priorités de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) pour la zone Afrique et occupe le quatrième rang dans les priorités en matière de santé publique mondiale, après le cancer, le sida et le paludisme.
Viviane DIATTA