Les banques souveraines à 80% en 2012
Le rapport 2012 du Groupement intergouvernemental d'action contre le blanchiment d'argent en Afrique de l'Ouest (Giaba) met en évidence un secteur financier dominé par les banques. Lesquelles monopolisent 80% de la totalité des biens du secteur.
Même si le secteur financier du Sénégal est prometteur avec beaucoup de potentialités, ce sont tout de même les banques qui y règnent en maître. D’après le dernier rapport annuel 2012 du Groupement intergouvernemental d'action contre le blanchiment d'argent en Afrique de l'Ouest (Giaba), il existe 19 banques de dépôt qui regroupent 80% de la totalité des biens du secteur et ont représenté environ 29% du produit intérieur brut en 2010. Ainsi, le rapport révèle que suivant les estimations de la Banque mondiale en 2011, l'afflux des envois s'est élevé à 1,48 milliard de dollars (un peu plus de 526 milliards F Cfa), soit environ 10,3% du Pib. À ce propos, le document indique que tout ceci appelle à une surveillance serrée de l'afflux des envois puisqu'ils ont des ramifications par rapport à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.
Sur un autre registre, il est a noté d'après le rapport que le secteur secondaire devait enregistrer une ''petite hausse de 2,7% en 2012'' après des performances de 5,5% et 7,2% atteintes respectivement en 2010 et 2011. Une situation imputable non seulement au ralentissement dans les sous-secteurs de la fabrication des matériaux de construction et de l'industrie de la pêche mais aussi particulièrement à la contre-performance du sous-secteur de l'huile de consommation. Celle-ci ayant souffert d'une baisse dans la production des récoltes d'arachides, qui à son tour a eu un impact négatif dans la production d'huiles brutes et raffinées. Globalement, on note que le sous-secteur a enregistré -51,1% en 2012 contre -21% en 2011. Il est indiqué également que le secteur tertiaire a montré la même perspective avec une hausse de 2,9% en 2012 contre 4% en 2011. L'inflation telle que mesurée par l'Indice harmonisé des prix à la consommation (Ihpc) a été maintenue à 2% en moyenne contre 3,4% en 2011. D'après ce rapport annuel 2012, le Sénégal a continué de faire face à une série de défis socio-économiques puisque la croissance soutenue ne s'est pas traduite en une prospérité large à la base.
S'appuyant par ailleurs sur le taux d'embauches des jeunes, qui est de 25% en dessous de celui des adultes, le document a souligné que le chômage en particulier reste un problème majeur. La même source mentionne que des inégalités demeurent répandues puisque les initiatives de protection sociale sont limitées aux salariés dans le secteur formel qui font moins de 20% de la population.
ANTOINE DE PADOU