Les assurances de l’Office du lac de Guiers
Principale source d'approvisionnement en eau potable de la région de Dakar, le lac de Guiers revient au devant de la scène à la suite de la pénurie d'eau de ces derniers jours. La société gestionnaire de la source d'eau rassure quant à la disponibilité de la ressource, même si le lac subit des agressions multiples.
A cheval entre les régions de Saint-Louis et Louga, le lac de Guiers appartient à la zone aval du réseau hydrographique fossile du Ferlo, vaste bassin versant jouxtant celui du fleuve Sénégal. Connecté au fleuve Sénégal par le canal Taouey à Richard-Toll, le lac de Guiers est long de 50 km et large de 7 km en moyenne. Il a un volume moyen de 750 millions de m3 d’eau à la côte. C'est la principale source d’eau potable de la région de Dakar grâce à une concession d'exploitation accordée à la Société des eaux (Sde). Mais un Office du Lac de Guiers (Olag) a été créé dont la mission est de faciliter la disponibilité de l’eau en qualité et en quantité.
''Si Dakar a besoin d’eau, l’Olag doit faire de sorte que la ressource en eau soit disponible avec la qualité exigée'', selon le directeur technique de l’Office, Sidy Fall. Pour ce faire, l’Olag prend l’eau à partir du fleuve par le pont barrage de Richard-Toll et le Taouey. Les apports de ce canal constituent 90% de ressources en eau disponible dans le lac, le reste est assuré par la pluviométrie, entre autres. Et à en croire M. Fall, ''il y a suffisamment d’eau dans le lac et à temps pour tous les usagers''. Et un ensemble d’ouvrages de régulation et de protection permet à l’Olag de gérer cette eau, a-t-il ajouté, notant que les ouvrages sont entretenus de façon périodique.
Un lac agressé de toutes parts
Toutefois, les humains mènent autour du lac des activités qui nuisent à son hydraulicité. L’intensification et la multiplication des usages autour de la source ont entraîné plusieurs formes de pollution d’ordre industrielle, agricole, organique, chimique et biologique. Il s’y ajoute la prolifération de végétaux aquatiques (typha, phytoplanctons) due à l’adoucissement des eaux. Pour faire face à la pollution agricole, l’Olag procède périodiquement à l’analyse des paramètres physico-chimiques du lac. A ce propos, Sidy Fall soutient que ''les eaux du lac sont de bonne qualité et aptes à la consommation humaine et à l’usage agricole''.
En outre, il fait savoir que l'Olag a aussi mis en place un programme de suivi environnemental qui permet aux acteurs d’adopter des comportements de gestion durable des eaux. ''L’Office a un important projet à mettre en œuvre avec l’appui financier de la Bad (Banque africaine de développement) qui permettra à terme la remise en eau du Ndiael, assurer l’alimentation en eau potable de l’ensemble des villages autour du lac, la réhabilitation des endiguements autour du lac, l’amélioration de l’hydraulicité et ceci, pour permettre d’atteindre l’augmentation de la disponibilité des ressources en eau potable'', renseigne Sidy Fall. Ce Projet de restauration des fonctions socio-écologiques et socio- économiques du lac de Guiers (Prefelag) est estimé à 14 milliards et les travaux devraient démarrer en janvier 2014.
De plus, dans le cadre de la gestion de la qualité, l’Olag, en rapport avec la Société d'aménagement des eaux du delta (Saed), est en train de développer le projet de gestion de la pollution et des risques climatiques qui portent sur deux actions. La première porte sur la réalisation de la branche A de l’émissaire du delta qui permettra d’évacuer les eaux de drainage des périmètres agricoles en aval de Diama. La seconde concerne la réalisation de systèmes d’adduction collectifs (Sac) pour assurer la disponibilité de l’eau à l’ensemble des irrigants et réduire les pertes d’eau liées aux aménagements sommaires et la pollution agricole.